Quatre jours après un affrontement entre les miliciens d’autodéfense « A Zandé Ani Kpi Gbé » et une frange de l’armée sud-soudanaise à Bambouti, la tension est encore perceptible. Malgré une mission de bons offices des autorités sud-soudanaises, menée le 25 avril 2023 pour désamorcer la crise, la tension reste vive. Du côté de Bangui, c’est le silence absolu.
La situation sécuritaire à Bambouti reste toujours préoccupante malgré la volonté des parties de faire la paix. Le silence de Bangui dans la résolution du conflit inquiète la population, qui sort progressivement de son lieu de refuge malgré les rumeurs d’un regain d’hostilités. Cependant, la ville est toujours tenue par les milices A Zandé Ani Kpi Gbé, qui font face au déploiement de l’armée sud-soudanaise à la frontière.
Un abandon ?
C’est une situation de ni paix, ni guerre qu’on observe à la frontière Est de la République centrafricaine entre les forces belligérantes à savoir : l’armée Sud-soudanaise et les miliciens d’autodéfense A Zandé Ani Kpi Gbe.
Le 23 avril 2023, un violent combat a éclaté sur le territoire centrafricain opposant les miliciens à l’armée régulière sud-soudanaise. Des initiatives de paix ont, cependant, été entreprises par les autorités sud-soudanaises à Tamboura, une localité du Soudan du sud. Cette initiative, qui a regroupé toutes les couches sociales et les autorités locales, vise à rétablir un climat de paix et de confiance entre les deux peuples ainsi que la réouverture des frontières.
Un sentiment d’impuissance
Un calme relatif est observé depuis le 27 avril 2023 dans la ville de Bambouti, selon des sources contactées par Radio Ndeke Luka. Les mêmes sources indiquent que les militaires sud-soudanais ont renforcé leur présence à la frontière.
Côté centrafricain, Bangui opte pour le silence et n’est pas impliqué dans le processus de paix enclenché par les autorités du Sud-Soudan. C’est dans ce contexte que le ministre de la Défense, Claude Rameaux Bireau, plusieurs fois interpellé par les leaders de la région, sera face aux élus de la Nation, le mercredi 28 avril 2023, pour répondre de la situation globale de défense nationale.
Aujourd’hui, des questions se posent sur la viabilité du processus de paix unilatéral porté par le Sud-Soudan. D’abord, le silence de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), à l’origine de la crise ; ensuite, l’enjeu économique du conflit, notamment le trafic de bétail et enfin, la gestion humanitaire des personnes vulnérables.
L’absence de réaction de Bangui fait de Bambouti, une crise oubliée.