Les commerçants de Bocaranga ont de la peine, ces derniers temps, à mener correctement leurs activités économiques. Celles-ci sont au ralenti du fait de la forte dégradation du tronçon Bocaranga-Mbaïmboum, de l’insécurité et des tracasseries routières.
Dans un passé récent, l’axe Bocaranga-Mbaïmboum, occupait une place primordiale dans les échanges commerciaux entre le Cameroun et la République centrafricaine. Aujourd’hui, les données ont changé.
Désormais, les commerçants se ravitaillent à Garoua-Boulaï, ville camerounaise située à 300 kilomètres de Bocaranga. Cette situation contribue à l’augmentation des prix des produits et articles sur le marché. Les opérateurs économiques justifient leur choix de Garoua-Boulaï par la forte dégradation de l’axe Bocaranga-Mbaïmboum d’une part et, d’autre part, par l’insécurité et les tracasseries imposées par les forces de défense et de sécurité.
« Nos dépenses sont plus élevées que nos bénéfices »
« Il y’a trop de formalités. Nous dépensons plus que ce que nous gagnons. En allant nous approvisionner à Mbaïmboum, nos dépenses sont plus élevées que nos bénéfices. C’est ce qui fait que les prix des produits sont en hausse. Même si la route de Garoua-Boulaï est loin, nous préférons nous y rendre », témoigne un commerçant de Bocaranga.
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Selon ces opérateurs économiques, les dépenses de location de véhicule, des formalités sur les différentes barrières entre Bocaranga et Garoua-Boulaï ont doublé. Ces dépenses sont passées d’un million cinq cent mille francs à trois millions de francs CFA. A cela, s’ajoutent les braquages.
Parcours du combattant
« L’insécurité est grandissante sur l’axe. Il y a des cas de braquage et la route est totalement dégradée. En plus de cette situation, on nous demande plus d’argent pour les formalités tout en limitant le tonnage des marchandises à cause du mauvais état de la route. Les ponts sont hors d’usage et, c’est depuis quatre ans, que je n’ai pas emprunté cet axe», déplore Vincent, un commerçant.
Les autorités locales sont conscientes de cette situation mais, elles sont impuissantes pour y apporter des solutions.
Les mines antipersonnel, un frein au développement
« Quand vous quittez Bocaranga pour aller à Bouar, vous traversez au moins six barrières. La route est tellement dégradée mais, nous faisons confiance au président de la République. Lors de sa visite à Bozoum, il a déclaré avoir mobilisé une importante somme d’argent pour la réhabilitation de cette route. Malheureusement, les mines anti-personnel empêchent le gouvernement de mener cette activité », reconnaît Aimé Césaire Kodomon, maire de Bocaranga.
Malgré l’insécurité et les tracasseries routières, les opérateurs économiques continuent de ravitailler la ville de Bocaranga. La population locale, avec un faible pouvoir d’achat, subit de plein fouet l’augmentation des prix des produits de consommation.
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