Après la pénurie de carburant constatée le weekend dernier, les stations-service sont encore prises d’assaut depuis le début de la semaine. Les consommateurs, eux, ne décolèrent pas car cette situation impacte négativement leurs activités économiques.
Il devient difficile à nouveau d’avoir du carburant à Bangui. Depuis le début de la semaine, on observe de longues queues dans les stations-service. Le carburant ne se vend pas au gré de la demande avec le plafonnement de la quantité. Une situation qui affecte le quotidien des consommateurs.
A la station Tradex du 4ème arrondissement, certains consommateurs ont passé trois jours d’affilée dans la queue pour acheter du carburant. Mais le résultat est décevant.
« Prendre en charge ma famille »
« Cela fait 3 jours que nous sommes là et c’est toujours la même chose. Je gagne ma vie grâce à un moulin. Quand je trouve le carburant, cela me permet de moudre le manioc pour prendre en charge ma famille. Présentement, il n’y a pas de carburant », déplore Marius, un opérateur économique.
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Des conducteurs de taxis-motos ont, eux aussi, passé 7 heures pour avoir du carburant mais ils n’en sont pas parvenus et ne savent quoi faire.
« Nous ne savons quoi faire pour trouver du carburant »
« Nous avons fait la queue, mais il est impossible de trouver du carburant. Quand nous sommes arrivés à deux pas pour prendre le carburant, il y a des militaires qui sont venus nous chasser. Nous ne comprenons pas ce qu’il se passe. Maintenant, nous ne savons quoi faire pour trouver du carburant », se lamente Freddy, un conducteur de taxi-moto.
La persistance de la rareté du carburant à la pompe a des conséquences néfastes sur les activités économiques. Les acteurs économiques se plaignent de la répercussion de cette pénurie sur leurs revenus.
« Je ne serais pas servi »
« Je suis venu acheter du carburant pour alimenter mon groupe électrogène et également mon moulin à café. Probablement, je ne serais pas servi. Cela joue énormément sur mes activités économiques. Je vais rentrer à la maison les mains vides », témoigne Thierry, un commerçant.
Depuis plusieurs mois, le gouvernement ne parvient pas à trouver de solution durable à la pénurie de carburant. Le week-end dernier, face à la presse, le ministre de l’Energie, Arthur Bertrand Piri, a justifié la dernière pénurie de carburant par le fait que les citernes ne ravitaillent pas les stations-service les weekends. Ce qui aurait fait que la quantité disponible dans les stations-service ne parvenait pas à satisfaire la demande des consommateurs. Certains Centrafricains se demandent quelle raison le gouvernement donnera-t-il pour justifier l’actuelle rareté dans les stations-service.