La République centrafricaine a célébré, ce 11 mai, la journée nationale des victimes. Le thème de cette 8ème édition est : «Rendre hommage et continuer à agir pour leur réparation ». Une décennie après le début du conflit sécuritaire, certaines victimes font montre de grande résilience.
Après plusieurs années passées en attente de la justice, certaines victimes des crises militaro-politiques que la République centrafricaine a connues se relèvent et tentent de reconstruire leur vie.
En 2013, à Bouca, Olga a vu sa mère et ses 4 cousins se faire tuer par des rebelles de la Séléka. Près de 10 ans après, même si aucun procès n’a été organisé sur cette affaire, elle a surmonté ce passé affreux grâce à une forte capacité de résilience.
« Je ne peux pas continuer de m’apitoyer sur mon sort »
« Le 9 septembre 2013, les rebelles ont tué mes parents à Bouca et leurs corps ont été jetés dans une fosse. Je ne peux pas continuer de m’apitoyer sur mon sort. J’ai donc pris mon courage pour avancer. Puisque je refuse de quémander, je fais du commerce en passant de bureau en bureau pour vendre des habits », témoigne Olga.
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Bertin, une autre victime, garde espoir envers la justice malgré l’évènement douloureux qu’il a vécu.
« Nous aurons gain de cause »
« La justice est une dame qui va tout doucement. Certainement que d’ici là, il y aura des procès qui vont se tenir et nous aurons gain de cause », espère Bertin.
Face au désespoir de nombreuses victimes en raison de la lenteur de la justice à statuer sur leur sort, Bertin encourage les autres à ne pas se laisser abattre par le chagrin.
« Il ne faut pas qu’ils soient abattus »
« Je demande aux victimes de garder le sang froid et d’avoir le moral pour dominer certaines choses. Il ne faut pas qu’ils soient abattus. Il ne faut pas toujours y penser. C’est vrai que cela est arrivé, mais il faut dominer tout cela en faisant quelque chose comme des activités génératrices de revenus ou faire autre chose en attente d’un procès », conseille Bertin.
Alors qu’on célèbre cette journée, des événements malheureux continuent de faire d’autres victimes en République centrafricaine. Dans son message à l’occasion de cette commémoration, la ministre de l’Action humanitaire, Virginie Baïkoua a insisté sur la nécessité de rendre justice aux victimes à travers les mécanismes mis en place, notamment des procès et la réparation via la Commission vérité, justice, réparation et réconciliation (CVJRR).
Aujourd’hui, si certaines victimes tentent de se relever en attendant la réponse de la justice, plusieurs d’entre elles peinent à se passer de leurs tristes histoires.