Les commerçants de Ndélé dans le Bamingui-Bangoran sont confrontés à d’énormes difficultés dans l’exercice de leurs activités. A l’origine, la dégradation des principaux axes de ravitaillement et l’augmentation des tarifs de transport, due à la rareté du carburant. Une situation qui freine le relèvement de l’économie locale en proie à la crise sécuritaire.
Selon des opérateurs économiques de la préfecture du Bamingui-Bangoran, les tarifs de transport d’une tonne de marchandise entre Bangui-Ndélé sont passés de 100 mille à 150 mille francs CFA. Le trafic en motocyclette coûte 90 mille francs entre Ndélé et Kaga-Bandoro distant de 300 kilomètres et 35 mille francs CFA pour aller à Ngarba, localité située à 120 kilomètres de Ndélé.
Tronçon et ouvrages d’art en mauvais état
« La plus grande difficulté des commerçants de Ndélé, c’est le problème de route. Le tronçon Bangui-Ndélé est tellement dégradé et les ouvrages d’art en mauvais état. Je vends des chaussures dont la palette coûtait auparavant 20 mille francs à Bangui. Aujourd’hui, elle est à 25 mille francs. Le transport qui se payait à 1500 francs, revient en ce moment à 2.500 francs CFA », regrette Moussa Haroun, commerçant au marché central de Ndélé.
La plupart des commerçants de Ndélé se ravitaillent au Tchad et au Soudan. La dégradation de la route rend la tâche difficile à ces acteurs économiques. La situation est devenue plus difficile en cette période de saison des pluies.
Un mois pour parcourir 120 kilomètres
« Les véhicules n’empruntent plus les axes secondaires. Pendant la saison des pluies, nous rencontrons d’énormes difficultés. Par exemple, nous passons plus d’un mois sur la route de Ngarba, distant de 120 kilomètres pour arriver à Ndélé. Cette route endommage les véhicules qui desservent l’axe », se plaint Adam Richard, usager de l’axe Ngarba-Ndélé.
N’arrivant plus à tirer profit de leurs activités, certains transporteurs sont contraints d’abandonner le secteur du transport à cause de la flambée des prix des hydrocarbures et de l’état des routes.
« Nous avons vraiment de la peine »
« La route n’est pas bonne et il n’y a pas de véhicule pour l’emprunter, pas même de nourriture. Si tu quittes pour venir à Ndélé, il y a le problème de carburant. Nous qui sommes des transporteurs, nous ne vivons que de cette activité. Malheureusement, nous souffrons beaucoup à cause de la pluie et de la rareté du carburant. Nous avons vraiment de la peine », déplore Mahamat Adam Ahmat, transporteur à Ndélé.
Le commerce, l’exploitation minière, l’agriculture, l’élevage et la conservation de la faune, sont les principales activités économiques de la ville de Ndélé. La crise sécuritaire que traverse la région, depuis 2013, a détruit le tissu économique. La population compte sur le gouvernement pour créer de meilleures conditions pour la relance effective de l’économie locale.
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