A Ouadda dans la Haute-Kotto, la population fait face à une rareté de la viande de bœuf sur les marchés. Depuis quelques mois, trouver cet aliment devient difficile et le prix ne cesse de galoper. Les bouchers et la population s’en plaignent.
Le retrait de plusieurs éleveurs à cause de l’insécurité ne permet pas aux bouchers de Ouadda de ravitailler la population en viande de bœuf comme auparavant. Depuis plus d’un an, ces commerçants doivent parcourir de longues distances pour acheter des bovins.
En plus de cette difficulté liée à l’éloignement des éleveurs, le prix par tête de bœuf a aussi grimpé. Une situation qui a pour conséquence la hausse du prix du kilogramme sur le marché local.
« En un mois de tracasseries, ils ne trouvent qu’une tête de bœuf »
« Les bouchers doivent parcourir une cinquantaine de kilomètres pour acheter des bœufs auprès des éleveurs. La plupart du temps, en un mois de tracasseries, ils ne trouvent qu’une tête de bœuf pour ravitailler toute la population. Mais, c’est toujours cher. Pour un bœuf, il faut débourser 250.000 voire 400.000 francs CFA », affirme Ousmane Adam, délégué des bouchers.
Cette rareté de la viande de bœuf inquiète de nombreuses familles à Ouadda qui ont du mal à varier leur alimentation.
« Le prix ne permet toujours pas de l’avoir »
« Nous ne consommons que des légumes et du poisson. Parfois, les bouchers n’abattent qu’une tête de bœuf dans le mois. Cependant, le prix ne permet toujours pas de l’avoir. Un kilogramme de viande coûte 2.000 francs ; ce qui fait que nous ne mangeons pas bien », déplore Souhat Josiane, une habitante.
Les bouchers de Ouadda, qui tombent régulièrement dans les filets des hommes armés en périphérie de la ville, souhaitent une amélioration de la situation sécuritaire.
« Plusieurs d’entre eux sont découragés »
« Depuis ces derniers temps, des hommes armés ravissent les bœufs que les bouchers achètent entre les mains des éleveurs. Plusieurs d’entre sont même découragés. Nous demandons au gouvernement de nous aider afin qu’on ait assez de bœufs pour ravitailler la population », implore Ousmane Adam, délégué des bouchers de Ouadda.
Les villages environnants de Ouadda ont été, plusieurs fois, le théâtre de violences armées. Des éléments de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) y font des incursions et emportent du bétail. Le souhait des éleveurs de cette sous-préfecture, c’est le redéploiement des Forces armées centrafricaines (Faca) dans la zone pour assurer leur protection.
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