Ambroise Damo, chef du village Ngoundja, situé à 33 km de Bangui sur la route de Damara, appelle les Centrafricains à mutualiser leurs efforts pour lutter contre le fléau de la désinformation qui mine le pays. Il livre son impression à la Cellule #StopATènè de Radio Ndeke Luka.
En quoi les fausses informations ou rumeurs sont-elles nocives pour une communauté ?
« Une fausse information est toujours basée sur une intention voilée de tromper. Et la personne qui se cache derrière, défend un intérêt. Ces fausses nouvelles ou rumeurs peuvent détruire tout un pays, diviser toute une communauté. Nous, autorités locales, ne cessons de lutter contre ce fléau car la majeure partie des différends que nous tranchons découle des rumeurs et qui divisent une communauté comme la nôtre. »
En tant que chef de village, quel est votre quotidien face à la désinformation dans votre localité ?
« Dans mon village, les femmes ne cessent de se battre à cause des rumeurs. Pour preuve, il y a quelques jours deux femmes se sont battues à cause des « les-ont-dit ». La première aurait appris que l’autre entretient une relation amoureuse en cachette avec son mari. Sans vérifier, elle est allée agresser l’autre. Des coups et blessures sont ensuite enregistrés. Cela a failli se tourner en une histoire entre deux familles. Grâce aux notables, les deux ont été conduites chez moi et j’ai tranché le problème. Au final, il n’y avait aucun lien entre le mari de la première et celle qui a été accusée à tort. »
Que conseillerez-vous aux personnes qui se laissent facilement manipuler ?
« Je leur demande de ne pas se fier aux rumeurs et aux désinformations. Il faut toujours aller à la source pour ne pas tomber dans le piège de la manipulation. La lutte contre la désinformation ne doit pas être seulement le travail de Radio Ndeke Luka. Tout le monde doit s’y impliquer afin de barrer la route à ce fléau. La désinformation tue plus qu’une arme. Donc, la vigilance doit être de mise. »
#StopAtènè, la cellule qui lutte contre la désinformation et les messages de haine en République centrafricaine.
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