Le conflit au Soudan crée l’inflation sur les marchés de Ndélé dans le Bamingui-Bangoran. Les commerçants soudanais, qui ravitaillaient cette ville du Nord-est en produits alimentaires et articles électroménagers, ne le font plus depuis le début de ce conflit en avril dernier. Dépassées, les populations appellent à l’aide.
Après la fermeture, en avril dernier, de la frontière soudanaise, le ravitaillement en marchandises et autres produits de 1ère nécessité a pris un coup dans certaines villes du Nord-est centrafricain.
Il est difficile aujourd’hui de trouver de la farine de blé, du riz ou encore du sel sur les marchés de la ville de Ndélé. Du coup, les quelque rares commerçants, qui détiennent encore du stock, ont revu à la hausse les prix de leurs marchandises.
« C’est très difficile ! »
« Nous étions ravitaillés en sucre par des Soudanais, puisque la route de Bangui n’est pas bonne. Dans un passé récent, le sachet de 5 kilogrammes de sucre se vendait à 5000 francs et le sac de 50 kilogrammes, à 35.000 francs. Mais aujourd’hui, ils sont respectivement vendus à 12.000 et 65.000 francs CFA. C’est très difficile ! Raison pour laquelle, nous demandons au gouvernement de réhabiliter la route Bangui-Ndele », se lamente Amine Abdou Hassan, un commerçant.
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Vu que le ravitaillement de Ndélé par Bangui est fragilisé par la dégradation avancée de routes, l’économie de la région tourne au ralenti. D’où cet appel à l’endroit du gouvernement.
« Nous ne savons plus à quel saint se vouer »
« Tous les prix ont augmenté. Il n’y a plus de farine, ni de sucre. Les petits assaisonnements sont également devenus rares. Nous ne savons plus à quel saint se vouer. Nous demandons au gouvernement de trouver une solution rapide à cette préoccupation », implore Annie Sorka, une mère de famille.
Les autorités locales se disent conscientes de cette crise que traverse la localité mais elles ne peuvent pas, pour l’instant, trouver une solution d’urgence. Toutefois, elles précisent que des solutions sont en vue, surtout concernant la dégradation de l’axe Bangui-Ndele.
Des solutions en vue
« Il y a des solutions en vue. Nous menons régulièrement des sensibilisations pour que les choses puissent revenir à la normale. Il est vrai que la route est très dégradée entre Ndélé et Ngarba, mais le gouvernement, avec l’appui de la Banque mondiale, est en train de faire des efforts pour pouvoir la réhabiliter » a fait savoir Gilbert Gbangoundou, préfet intérimaire du Bamingui-Bangoran.
La crise politico-sécuritaire au Soudan impacte énormément sur les activités économiques dans les régions du Nord-est de la République centrafricaine, principalement les préfectures du Bamingui-Bangoran et de la Vakaga.
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