Plus d’une semaine après le lancement, par les armées tchadienne et centrafricaine, d’une opération conjointe contre un groupe d’hommes armés dans le Nord de la République centrafricaine, les avis demeurent contradictoires sur cette opération. Si certaines autorités locales louent cette initiative tout en balayant du revers de la main des accusations d’exactions, d’autres confirment, par contre, des bavures.
Du 22 au 23 mai 2023, une opération militaire conjointe RCA-Tchad s’est déroulée dans la commune de Mia-Pendé, en territoire centrafricain. Alors que des voix se sont élevées pour dénoncer des bavures, le député de la 2ème circonscription de Paoua a affirmé qu’il n’y a pas eu de bavure moins encore un contrôle de carte nationale d’identité par les militaires tchadiens. A en croire Timoléon Mbaïkoua, il s’agit d’une fausse information.
« C’est faux ! »
« Je voudrais rappeler qu’en vérifiant les choses, l’armée tchadienne ne s’est jamais substituée à la police, à la gendarmerie, ni à l’armée centrafricaines pour contrôler l’identité des personnes. C’est faux ! Aucune autorité civile ou militaire de la région ne va vous confirmer une telle information », a réfuté Timoléon Mbaïkoua.
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Cet avis n’est pas partagé par certains ressortissants de la région. Lesquels dénoncent le comportement des soldats tchadiens qui, selon eux, ont bien rançonné certains habitants.
« Un instituteur a payé 10.000 frs avant d’être libéré »
« Les rebelles s’étaient basés dans un village où ils commençaient à commettre des exactions sur la population. Par la suite, les militaires tchadiens et centrafricains sont allés pour les neutraliser. Au cours de l’opération, les militaires tchadiens ont demandé des pièces d’identité à la population. Un instituteur qui leur a présenté une carte d’électeur a payé 10.000 francs avant d’être libéré », a témoigné Odilon Bolabo, président du collectif des étudiants ressortissants de l’Ouham-Pendé.
Des informations confirmées par des autorités locales au village Bedam où l’on a noté des excès en marge de cette opération conjointe.
« J’ai été informé par une communauté »
« Ce sont incontrôlés de l’armée tchadienne qui ont demandé aux jeunes du village Benarmin de présenter leur pièce d’identité. Ceux qui en possèdent, passaient tranquillement. Mais ceux qui n’en avaient pas, étaient sommés de payer 10.000 francs. J’ai été informé par une communauté de la région », a fait savoir Arnaud Madjikidjio, un chef de groupe.
Sur cette situation, le ministre centrafricain de la Défense a été auditionné à huis-clos à l’Assemblée nationale. Au-delà du bilan mitigé qui divise les uns et les autres, les populations de cette zone redoutent une crise humanitaire, due à l’afflux des réfugiés tchadiens.
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