Ce 12 juin, le monde a célébré la Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants. Bien que cette commémoration vise à mener des actions pour éliminer le travail des enfants et les protéger, en République centrafricaine, plusieurs enfants sont encore exploités ou sont obligés de travailler pour se prendre en charge voire aider leurs parents.
Malgré la mise en place d’un dispositif juridique pour faire barrage au travail des enfants, la République centrafricaine a encore du chemin à faire dans la lutte contre cette pratique.
A Bangui comme à l’intérieur du pays, plusieurs enfants continuent d’être exploités par des adultes. Si certains doivent parcourir des kilomètres, sillonner des rues et des quartiers pour vendre des articles sur des plateaux ou tenus à la main, d’autres, en revanche, sont utilisés pour des travaux souvent dangereux pour leur santé. Dans certains cas, ce sont les parents, eux-mêmes, qui encouragent cette pratique.
Des enfants placés dans des familles d’accueil, les plus touchés
« Généralement, ce sont les parents des enfants qui se livrent à ce genre de pratique. Lorsqu’ils ne sont pas là, les tuteurs prennent la relève. Cette pratique touche beaucoup plus les enfants qui arrivent de l’intérieur du pays. Au lieu de les inscrire à l’école, ceux qui les accueillent les chargent pour aller vendre au marché voire travailler pour un tiers », déplore Chamberline Gounouma, une Banguissoise.
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Si de nombreuses familles ignorent ce qu’est le travail des enfants ou agissent en toute conscience, cette pratique est interdite par loi.
Emprisonnement ferme d’un (1) an à 5 ans ferme
« L’article 393 du Code du travail dispose que : est puni d’une amende de 500.000 à 5.000.000 de francs CFA ou d’une peine d’emprisonnement d’un (1) an à 5 ans ferme ou à l’une de ces peines seulement, quiconque aura recruté ou tenté de recruter à l’une quelconque de ces pires formes de travail des enfants. En cas de récidives, ces peines sont portées au double », insiste Blanche Pierrette Balingapo, avocate, travaillant à l’Unité mixte d’intervention rapide et de répression des violences faites aux femmes et aux enfants (UMIRR).
Pour la justice centrafricaine, toute personne qui se serait rendue responsable d’exploitation de mineurs ou du travail des enfants sera sanctionnée, conformément aux textes en vigueur.
« Nul n’est au-dessus de la loi »
« Le Code du travail et le Code de protection de l’Enfant prohibent le travail des enfants. Ainsi, je demande à tous ceux qui sont dans cette pratique de l’arrêter. Nul n’est au-dessus de la loi. Toute procédure de ce genre devant le tribunal sera sévèrement sanctionnée », prévient Fleury Touaboy, 3ème substitut du procureur près le tribunal de grande instance de Bangui.
Alors que la République centrafricaine a ratifié le texte de l’Organisation internationale du Travail, plusieurs enfants continuent de travailler comme conducteurs de moto et vendeurs à la sauvette. Certains ont même abandonné le chemin de l’école pour se consacrer aux activités génératrices de revenus.
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