Soupçonné d’être de connivence avec la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), Guy Konamna, un routier centrafricain, est aujourd’hui entre la vie et la mort. Après avoir été violemment tabassé par des éléments de la garde présidentielle à l’entrée de Bangui, ce dernier gît dans un dispensaire où il souffre de plusieurs maux.
Le 11 juin dernier, alors que Guy Konamna rentrait de Douala où il était parti ramener un véhicule, il est interpellé à la barrière du Pk 24 (Nord de Bangui) par des éléments de la garde présidentielle. Pendant que le conducteur s’apprêtait à faire les formalités de routine, il sera arrêté, conduit chez un adjudant de l’armée, puis remis au capitaine Gervais Simplice Yarkokpa-Mon de la garde présidentielle.
Aussitôt, il subit un interrogatoire sur son identité. Ce dernier est roué de coups avant d’être dirigé dans une chambre close où il sera tabassé durant 2 heures par neuf (9) soldats.
Torturé sous la caméra d’un téléphone
Selon le témoignage de la victime, ses agresseurs lui reprochent le fait qu’il aurait injurié le chef de l’Etat au cours d’un appel téléphonique et d’avoir convoyé des étrangers suspects sur le territoire national. Or, la victime affirme n’avoir pas le numéro du président de la République, encore moins d’accointance avec la CPC.
En outre, Guy Konamna affirme être torturé sous la caméra du téléphone du capitaine Gervais Simplice Yarkokpa-Mon. Vidéo qui, d’ailleurs, a fuité sur les réseaux sociaux.
Un homme affaibli, s’exprimant à peine
Après environ deux heures de passage à tabac, la victime est transférée à la Section des recherches et d’investigations (SRI) pour nécessité d’enquête. Sur place, sa santé se dégrade et la SRI décide de le transporter au dispensaire de la gendarmerie pour une prise en charge sanitaire sous surveillance militaire. Dans ce centre hospitalier, Radio Ndeke Luka rencontre un homme affaibli, s’exprimant à peine. Selon les premiers bilans sanitaires, Guy Konamna souffre de douleurs abdominales, de maux de dos et d’une infection pulmonaire aigüe.
Indignation des internautes et de la LCDH
Contacté au téléphone, le capitaine Gervais Simplice Yarkokpa-Mon s’est montré menaçant et a instruit Radio Ndeke Luka de se contenter de la victime et non de chercher à avoir sa version des faits. Il a néanmoins suggéré à la rédaction de se référer à sa hiérarchie pour de plus amples informations.
Cette affaire a non seulement suscité l’indignation sur les réseaux sociaux, mais également celle des organisations de défense des droits de l’Homme. La Ligue centrafricaine des droits de l’Homme (LCDH), qui dit avoir rencontré la victime, ne souhaite pas faire de déclaration pour le moment. Elle affirme cependant s’inquiéter de la montée de violations des droits humains à travers le pays.
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