Le chef de file de l’opposition démocratique fustige la loi sur la tokenisation votée par les députés élus de la Nation, fin mai 2023. Selon Anicet Georges Dologuélé, président de l’Union pour le renouveau centrafricain (URCA), cette loi permettra au gouvernement de brader les ressources naturelles de la République centrafricaine.
Ce n’est pas la première fois que le chef de file de l’opposition fustige cette loi sur la tokenisation (moyen numérique et technique permettant de vendre des ressources naturelles d’un pays). Avec ses deux collègues députés, membres de la Commission finances et économie, ils se sont abstenus lors de l’adoption de cette loi par l’Assemblée nationale. Toutefois, le texte a été voté par acclamation, le 28 mai dernier. Le chef de file de l’opposition centrafricaine tire la sonnette d’alarme.
Une particularité
« Aucun pays au monde n’a encore voté cette loi. Ce qui va se passer est que : vous êtes dans votre champ et du jour au lendemain, on vous dit qu’il faut quitter ce champ-là parce qu’un Australien l’a acheté depuis chez lui. Vous êtes dans un village, on vous dit que tout le village a été acheté. Il faut déguerpir. En fait, on a vendu aux enchères la totalité du territoire et son sous-sol », s’est inquiété Anicet Georges Dologuélé.
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Pour l’opposant, cette loi sur la tokenisation est un danger permanent pour l’avenir de la République centrafricaine.
« Nous leur donnons la possibilité de prendre ce qui nous appartient»
« Depuis des satellites, la Russie, à l’instar de plusieurs pays avancés, a les moyens de voir avec précision ce que nous disposons dans notre sous-sol. Mais, ces pays ne nous donneront jamais ces informations-là. Or, nous leur donnons la possibilité de prendre ce qui nous appartient, sans qu’on sache ce qu’ils ont pris » a prévenu Anicet Georges Dologuélé.
Pour sa part, le ministre des Mines et de la Géologie, Rufin Benam Beltoungou, balaie du revers de la main les déclarations de l’opposant. A en croire le membre du gouvernement, ce procédé permettrait de lutter efficacement contre les maux qui gangrènent le pays.
De son côté, l’Assemblée nationale n’a pas encore saisi officiellement le président de la République pour la promulgation de cette loi. Toutefois, selon la Constitution, le président de la République dispose de 15 jours, après la saisine de l’Assemblée nationale, pour le faire.
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