A Bria dans la Haute-Kotto, les conducteurs de mototaxis menacent de suspendre leurs activités face à la hausse soudaine du prix de l’essence. Pendant que le service local du ministère du Commerce accuse les revendeurs d’avoir augmenté délibérément le prix, la police, elle, met en garde tout en appelant les revendeurs à respecter les textes en vigueur.
Le ras-bol des conducteurs de mototaxis fait suite à l’augmentation brusque du prix du litre d’essence dans la ville de Bria. En l’espace de deux semaines, le litre est passé de 2000 à 3500 francs CFA. Cette hausse, jugée insupportable, n’arrange pas les conducteurs. Pour ces derniers, si rien n’est fait pour baisser le prix du carburant, ils cesseront le travail dans les jours à venir.
« Nous avons parqué les motos pour manifester »
« Nous sommes sortis ce matin pour travailler. Bizarrement, nous avons été informés que le litre d’essence est à 3.500 francs. Raison pour laquelle, nous avons parqué les motos pour exprimer notre mécontentement. Nous allons discuter avec les autorités et les vendeurs de carburant pour trouver une solution. S’il n’y a pas de consensus, nous irons en grève », affirme Mahamat Al-Habib Soumaïne, délégué des conducteurs de mototaxis de Bria.
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Pour le service préfectoral du ministère du Commerce, qui parle de spéculation, cette augmentation du prix de l’essence est contraire aux accords établis.
« Nous ne voulons pas que les gens spéculent »
« Comme il y a un problème de ravitaillement entre Bangui et Bria, nous avons fixé le prix du litre d’essence à 2.300 frs pour les grossistes et 2.500 francs pour les détaillants. C’est ce que nous avions décidé en commun accord avec les transporteurs. En attendant l’arrivée des produits, nous ne voulons pas que les gens fassent des spéculations sur ces prix à leur niveau », déplore Jean Abderassoul Côme, directeur régional du Commerce.
De son côté, la police de Bria appelle tous les revendeurs de produits pétroliers au respect des prix fixés par les textes en vigueur.
« Sachez que les décisions de l’Etat ne sont pas à négliger »
« Ceux qui vendent de l’essence à ce prix, doivent immédiatement arrêter. S’ils persistent dans cette pratique, ils verront la force descendre sur le terrain afin de mener des actions fortes. Qu’ils sachent que les décisions de l’Etat ne sont pas à négliger », prévient Firmin Kizito Endjinedé, commissaire de police de Bria.
Depuis le lancement, en avril 2023, de l’opération contre la vente illicite de produits pétroliers, l’approvisionnement en carburant devient pénible dans la capitale et dans plusieurs villes de province. La situation s’est encore empirée avec la fermeture de la frontière soudano-centrafricaine à cause du conflit au Soudan.
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