La situation sécuritaire demeure inquiétante dans la préfecture du Haut-Mbomou. A Mboki, Bambouti, Zémio et Obo, l’instabilité sécuritaire perdure depuis près de 4 mois. Des affrontements continuent d’opposer la milice A Zandé Ani Kpi-Gbé et les hommes armés de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) dans certaines villes, dont Mboki. Une situation qui occasionne des vagues de déplacés vers les villes d’Obo et Zémio.
Selon de nombreux habitants de cette région du Sud-est de la République centrafricaine, la localité de Mboki est toujours sous contrôle des éléments de l’UPC. Ce, après les affrontements du 20 juin dernier avec les miliciens A Zandé Ani Kpi Gbé. D’après ces sources locales, les habitants de Mboki vivent une situation humanitaire précaire, car ces derniers manquent de tout. L’insécurité qui prévaut dans la région a plongé une partie de la population d’Obo (localité voisine) dans l’inquiétude. Ceci, malgré la présence de l’armée nationale.
« La ville d’Obo est désertée »
« Ce sont les éléments des Forces armées centrafricaines qui contrôlent Obo. Toutefois, des rumeurs circulent dans la périphérie ; indiquant qu’il y a des hommes armés autour de la ville. Ce qui fait que la ville est désertée et une grande partie des habitants ont trouvé refuge en brousse. Quant aux déplacés de Bambouti, ils sont toujours dans des familles d’accueil faute de d’appuis », a témoigné un habitant d’Obo.
Entretemps, à Bambouti la situation sécuritaire reste confuse. Lors des affrontements d’avril dernier entre la milice A Zandé Ani Kpi Gbé et les hommes armés de l’UPC, certains habitants ont fui au Soudan du sud. Il est difficile de dire avec exactitude quel groupe contrôle la ville, car aucun réseau de téléphonie n’est opérationnel dans la localité.
Par ailleurs, plus de 8000 personnes ont quitté Mboki et se trouvent actuellement à Zémio. Certaines ONG continuent de leur apporter une assistance d’urgence. D’où l’inquiétude des populations face à la présence des ex-combattants.
« On vit toujours avec ces ex-combattants »
« La fois passée, une équipe de désarmement est venue ici. En partant, ils nous ont dit qu’une fois arrivés à Bangui, ils vont nous envoyer des éléments des forces de défense et de sécurité. Malheureusement, rien n’a été fait. On vit toujours avec ces ex-combattants de l’UPC, des Antibalaka et de la LRA », s’est inquiété Christian Dominique Gassito, président de la jeunesse de Zémio.
En mars dernier, un groupe d’autodéfense, dénommé A Zandé Ani Kpi Gbé, a décidé d’en découdre avec les rebelles de l’UPC, actifs dans la région du Haut-Mbomou depuis près de 10 ans. Aujourd’hui, ces affrontements entre les belligérants continuent de provoquer une instabilité dans la région avec de nombreux déplacés internes.