Pendant que la campagne référendaire se poursuit, la question de la double nationalité, contenue dans le projet de la nouvelle constitution, continue de susciter des réactions. Si pour les initiateurs, les binationaux ne doivent plus prétendre à la magistrature suprême de l’Etat, l’opposition démocratique assure que cette disposition ne vise qu’à éloigner les poids lourds de la course au pouvoir.
La question de la double nationalité, évoquée dans le projet de la nouvelle constitution, fait plus de mécontents en sourdine que d’heureux. Si de nombreux Centrafricains s’interrogent sur l’importance de cette disposition, les défenseurs de ce projet estiment que le texte, une fois adoptée, règlera un problème majeur.
« C’est la question que nous voulons régler »
« Quelqu’un qui a la double nationalité ne pourra plus prétendre à être président de la République. La présidence de la République, c’est la très haute fonction de l’Etat. On n’a pas à l’étaler avec les autres fonctions. Vous être franco-centrafricain, quand il va se poser un problème, vous ferez votre choix de quel côté ? C’est cette question que nous voulons régler à travers cette constitution », a défendu Evariste Ngamana, directeur national de la campagne référendaire.
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Pour l’opposition démocratique, il s’agit d’une stratégie visant à écarter les poids lourds de la politique centrafricaine de la course à la présidence.
« On est là pour servir la République »
« Quand on rédige une constitution, ce n’est pas par rapport à une personne. Les leaders de l’opposition, qui ont la double nationalité, sont moins de 10. Mais, est-ce qu’on peut se permettre de sacrifier la vie de milliers de binationaux uniquement pour moins de 10 personnes ? Est-ce que c’est raisonnable ? On est là pour servir la République, et que tout ce qu’on doit faire, ne doit pas se rapporter à des personnes », a rétorqué Nathalie Constance Gounebana, présidente de la Plateforme des femmes de l’opposition démocratique.
Si le camp du Oui voit dans ce projet une opportunité de sortir le pays de la misère et de garantir sa souveraineté, l’opposition, de son côté, parle d’une manœuvre du régime actuel de s’éterniser au pouvoir. Ce, pour le bien d’un clan.