Quelques jours après le lancement de la campagne référendaire, la classe politique demeure divisée sur le processus. Si dans le camp du pouvoir, les avis sont partagés entre le Oui et le Non, l’opposition, de son côté, campe sur sa position en appelant ses partisans au boycott.
La campagne référendaire a été officiellement lancée le samedi 15 juillet 2023 par le président Faustin Archange Touadera. Pour la 1ère journée, les proches du pouvoir se sont retrouvés à Bégoua, au Nord de Bangui, où le chef de l’Etat a appelé les Centrafricains à opter pour le « Oui ».
« C’est le pouvoir que la loi vous donne »
« Je demande à tous les Centrafricains d’aller massivement et sans crainte, le 30 juillet prochain, voter pour le Oui. Le bulletin que vous allez déposer dans l’urne, représente le pouvoir que vous donnez à cette nouvelle constitution. C’est le pouvoir que la loi vous donne pour contribuer au développement du pays », a appelé Faustin-Archange Touadéra, président de la République centrafricaine.
Toutefois, cet appel du chef de l’Etat ne fait pas l’unanimité dans son propre camp. L’Union nationale pour la démocratie et le progrès UNDP, allié du pouvoir, a indiqué, en marge d’une conférence de presse à Bangui, qu’elle votera Non au référendum.
« Il va être difficile de soutenir une telle initiative »
« Le parti, après réflexion, a décidé d’opter pour le Non par rapport aux nouvelles dispositions qui vont être validées par le peuple. Après avoir parcouru le texte, nous avons estimé que, fort des valeurs prônées par l’UNDP, il va être difficile de soutenir une telle initiative. La constitution, c’est un texte qui fonde la République, ce n’est pas une profession de foi d’un candidat », a fait savoir Bouba Inousse, vice-président de l’UNDP.
Une position partagée par certaines organisations de la société civile. Du côté de l’opposition démocratique, qui a appelé au boycott du scrutin, le processus enclenché par le chef de l’Etat est illégal.
« Un coup d’Etat constitutionnel contre le peuple »
« Ce référendum est un coup d’Etat constitutionnel contre le peuple centrafricain. Le Forum de Bangui a dégagé trois principes que le peuple ne veut pas qu’on change. Notamment, la prise de pouvoir par les armes ; la question des mandats : nul ne peut faire plus de 2 mandats de 5 ans. Nous ne pouvons accepter cette forfaiture », a martelé Martin Ziguélé, porte-parole du Bloc républicain pour la défense de la constitution.
Selon le chronogramme, la campagne référendaire prendra fin le 28 juillet et le scrutin, le 30 juillet prochain.