Quelques jours après la publication du projet de la nouvelle constitution, le parti Kwa na kwa réagit. Pour ce parti politique de l’opposition, proche de l’ancien président François Bozizé, ce projet favorise l’instauration d’une présidence à vie au président Faustin-Archange Touadéra.
Après quelques mois de répit, le KNK brise le silence et donne officiellement sa position vis-à-vis du projet de la nouvelle constitution. Dans un communiqué de presse, publié le 17 juillet à Paris, la formation politique de l’ancien président François Bozizé qualifie d’une farce de mauvais goût le projet de la nouvelle constitution. Pour lui, le locataire du palais de la Renaissance et son clan ont décidé d’imposer au peuple leur volonté. Ce, dans le but de se soustraire aux « crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par sa milice des requins et les mercenaires du groupe Wagner ».
Dans ce document, le KNK s’en est pris aux institutions en charge d’organiser le référendum. Selon ses propres termes, « …nous refusons de prendre part à cette parodie de scrutin organisée par une Autorité nationale des élections corrompue et qui sera entérinée par une Cour constitutionnelle aux ordres. »
À cet effet, l’ancien parti politique du président de la République appelle ses partisans au boycott.
« Nous savons qu’il est un jusqu’au-boutiste »
« Au KNK, nous savions que le président Touadéra est un jusqu’au-boutiste. Il ira au bout de sa logique d’accaparement et de préservation du pouvoir. Notre formation politique reste résolument déterminée à combattre pour obtenir son départ du pouvoir. Nous estimons, à la lumière des éléments du rapport de l’ONG The Sentry, qu’il doit être amené à répondre de ses actes devant la justice », a affirmé Christian Guenebem, président par intérim du KNK.
Alors qu’une partie de l’opposition et de la société civile appellent le président Faustin Archange Touadéra à sursoir avec ce processus qu’ils qualifient de « dangereux » pour l’avenir du pays, le pouvoir et ses partisans persistent et signent que cette nouvelle constitution « réglera les problèmes qui freinent le développement du pays ».
Lancée officiellement le 15 juillet à Bégoua au Nord de Bangui, la campagne référendaire pour le changement de la constitution prend fin le 28 juillet prochain. Le vote, lui, se tiendra le 30 juillet 2023.
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