L’épidémie de la rage canine sévit actuellement dans le district sanitaire de Bocaranga dans l’Ouham-Pendé. Elle est déclarée par l’Institut Pasteur de Bangui après analyse des éléments prélevés sur des victimes de morsures d’animaux. A l’intervalle de deux semaines, 12 personnes ont été mordues par des chiens et chats enragés dans les villes de Koui et Bocaranga.
C’est avec méfiance que les habitants de Bocaranga circulent ces derniers temps après la déclaration de l’épidémie de la rage canine dans le district sanitaire de la région. Au quartier Ngaza, trois personnes, membres d’une même famille, sont déjà victimes. Don Bosco Weyemaï, l’aîné de la famille, explique les circonstances du drame.
« Elles ne sont pas vaccinées avec les antirabiques »
« Avant-hier, dans la nuit, des chiens enragés ont mordu trois filles dont ma petite sœur. Nous les avions amenées dans une clinique de notre quartier. Les plaies ont été lavées avant que les victimes ne soient amenées à l’hôpital. Malheureusement, elles ne sont pas vaccinées avec les antirabiques », témoigne Don Bosco Weyemaï.
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Pour l’instant, l’hôpital de Bocaranga ne dispose pas de vaccin pour riposter contre l’épidémie. La mort d’une victime résidente du quartier Camp commercial inquiète les parents de certaines victimes.
« Je m’inquiète pour son état de santé »
« C’est depuis 3 semaines que mon fils est mordu par un chien enragé. C’est exactement le 26 juin dernier. Nous étions partis à l’hôpital, mais on nous a dit qu’il n’y a pas de produit pour le traitement. Jusque-là, il n’a reçu aucune dose de vaccin. Je m’inquiète pour son état de santé », s’inquiète Evelyne, mère d’un enfant mordu par un chien enragé.
La sous-préfecture de Koui, située à 45 kilomètres de Bocaranga, connaît elle-aussi la même situation ? Les responsables de la région sanitaire, qui n’ont pas les moyens de riposte, tirent la sonnette d’alarme.
« La ville est déclarée en épidémie de rage canine »
« Pour le moment nous avons 12 personnes mordues et quelques chiens abattus dont certaines parties du corps ont été envoyés pour les examens biologiques. Donc, pour le moment, la ville est déclarée en épidémie de rage canine », explique Evariste Guy Armel Denamse, médecin chef du district sanitaire de Bocaranga-Koui.
Selon une estimation locale, des centaines de chiens non vaccinés, errent dans la ville de Bocaranga. Les chats sont aussi cités parmi les animaux domestiques qui propagent cette maladie. D’après le personnel soignant du district sanitaire de Bocaranga, les personnes mordues par des chiens enragés, et n’ayant pas reçu de vaccin après 21 jours, risquent de connaître des complications sanitaires.
Avec un taux de mortalité de presque 100 % chez l’humain comme chez l’animal, la rage reste une menace au niveau mondial. Elle tue près de 59 000 personnes par an selon les estimations de l’OMS. Les chiens constituent le réservoir principal de la maladie. En République centrafricaine, le gouvernement avait préconisé, en janvier dernier, de vacciner jusqu’à deux cents mille animaux contre la rage cette année.
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