A trois jours de la réunion du Conseil de sécurité de l’Onu, consacrée à l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine, le gouvernement centrafricain plaide pour la levée totale de ce blocus.
Imposé en 2013 durant le pic du conflit armé, l’embargo sur les armes à destination de la RCA a connu quelques allègements. Toutefois, face aux diplomates, le 19 juillet dernier, à Bangui, la cheffe de la diplomatie centrafricaine a crié à l’injustice.
Si le vote d’une nouvelle résolution aura lieu le 27 juillet 2023 à New-York, le texte, soumis à l’approbation des membres du Conseil de sécurité, prévoit déjà le maintien de la sanction. Une décision qui irrite la cheffe de la diplomatie centrafricaine. Sylvie Baïpo Témon dénonce un acharnement contre le peuple centrafricain.
« Laisser le peuple à la merci de ses bourreaux »
« Il faut que l’opinion nationale comprenne qu’il y a un acharnement à laisser le peuple centrafricain à la merci de ses bourreaux que sont les groupes armés ; en interdisant les forces gouvernementales de pouvoir avoir une armée digne de ce nom ayant capacité de répondre à son devoir régalien qui est celui de protéger son peuple et l’intégrité de son territoire », a dénoncé Sylvie Baïpo Temon.
-Lire aussi : Centrafrique : la cheffe de la Minusca salue la restauration de l’autorité de l’Etat
Plaidant aux côtés du gouvernement pour une levée totale de cet embargo, qui n’a que trop duré, certains diplomates n’ont pas hésité d’exprimer leur indignation.
« Avec ce qui se fait, parfois j’en ai ras-le-bol »
« Je voudrais rappeler que nous, Africains, nous avons subi cinq (5) siècles d’esclavage et 1 siècle de colonisation. Et depuis près de 70 ans, nous sommes sur une pseudo indépendance. Avec ce qui se fait dans nos pays, je vous assure, personnellement, parfois j’en ai ras-le-bol », a fustigé Nicolas Nzohoum, ambassadeur du Cameroun en Centrafrique.
En attendant le vote du nouveau texte sur l’embargo sur les armes à destination de la RCA, le gouvernement exhorte ses partenaires à travailler ensemble pour obtenir la levée totale de cette sanction.
« Nous allons continuer à défendre notre position »
« Il est temps que nous nous appuyions sur les vraies causes et que nous travaillions sur les vraies priorités de la République centrafricaine. Nous avons récupéré environ 85% du territoire grâce à l’appui de ces partenaires bilatéraux. Et, on veut parler en notre nom. Nous allons continuer à défendre notre position, à solliciter la levée totale de cet embargo », a martelé la ministre centrafricaine des Affaires étrangères.
Le Conseil de sécurité de l’ONU va se prononcer, ce 27 juillet, sur la levée totale ou pas de l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine. D’ores et déjà, des voix s’élèvent pour exiger la levée totale de cette sanction qui, selon plusieurs personnes, ne profite qu’aux groupes armés.
-Lire aussi : Reconduction de l’embargo sur les armes : Bangui peu satisfait malgré des « avancées significatives »