En marge d’une conférence-débat, ce 24 juillet à Bangui, les leaders communautaires du Km5 ont demandé des éclaircissements sur certaines dispositions du projet de la nouvelle constitution. Ce sont principalement les articles 10 et 183 qui concernent la question de la nationalité centrafricaine d’origine.
Cette rencontre, qui a vu la participation des responsables religieux, chefs de groupes et de quartiers ainsi que des leaders de la jeunesse, visait à donner des éclaircissements sur certains points contenus dans le projet de la nouvelle constitution, soumis au référendum le 30 juillet.
En face du ministre chargé du Secrétariat général du gouvernement et d’un des rédacteurs du texte, les leaders du Km5 ont dévoilé leur crainte. Pour eux, ce texte semble les exclure. D’où cette précision du membre du gouvernement.
« Ils ont le droit d’être Centrafricains »
« Il y a des gens qui, avant l’indépendance, sont arrivés d’ailleurs. Aujourd’hui, la loi leur a donné le droit d’être Centrafricains. Leurs enfants sont aussi Centrafricains. Par exemple, si j’étais un Togolais vivant ici depuis des décennies, je deviens Centrafricain. Mes enfants sont Centrafricains d’origine. Ils peuvent êtres ministres, ce n’est pas un souci », a précisé Maxime Balalou, ministre chargé du Secrétariat général du gouvernement.
-Lire aussi : Centrafrique-Référendum constitutionnel : dissension dans le camp des partisans du « Oui »
Les rédacteurs du projet de cette nouvelle constitution reconnaissent néanmoins quelques failles qu’il va falloir corriger.
« J’ai souligné des erreurs de formes »
« La loi dit : avant la promulgation du document, on dispose de 15 jours pour modifier certaines choses. Il peut y avoir des erreurs dans le document, car il a été saisi par des secrétaires. Moi-même, j’ai souligné des erreurs de formes et de fond. Le président de la République a cette possibilité de demander des rectifications après le vote », a fait savoir Alexis N’dui Yabela, un des rédacteurs du projet de la nouvelle constitution.
Ces réponses n’ont pas satisfait bon nombre de participants. Ceux-ci souhaitent que ces dispositions soient modifiées avant qu’ils aillent voter le 30 juillet.
« Qu’est-ce qui nous rassure que cela sera fait »
« Notre grande préoccupation, c’est sur 2 articles. Notamment, les articles 10 et 183. Sur ce, le ministre chargé du Secrétariat du gouvernement nous a fait savoir que les erreurs contenues dans le texte seront prises en compte après le vote. Mais, qu’est-ce qui nous rassure que cela sera fait ? Nous souhaiterions que cela soit fait avant le vote », s’est inquiété Abdoul Wadid, imam de la mosquée de Gobongo.
Ces échanges ont été initiés par le député de la 2ème circonscription du 3ème arrondissement de Bangui. Rencontre qui intervient à quelques jours du scrutin prévu, le 30 juillet prochain.
-Lire aussi : Centrafrique : polémique au lendemain de la publication du projet de la nouvelle constitution soumis au référendum