Alors que les Centrafricains sont appelés aux urnes ce dimanche, 30 juillet 2023, pour se prononcer le projet de la nouvelle constitution de leur pays, les rédacteurs du texte ont annoncé des modifications sur certains articles. Au cours d’une conférence de presse, jeudi 27 juillet, Evariste Nagamana, directeur national de la campagne référendaire pour le Oui et un des rédacteurs, a présenté les modifications.
Depuis le dévoilement, le 10 juillet 2023, du projet de la nouvelle constitution centrafricaine soumis au référendum, des controverses ont vu le jour sur de nombreuses dispositions de ce texte. Allant de la question de « double nationalité » au concept de « Centrafricain d’origine », des voix se sont élevées pour contester les articles 10, 89 et 183 du projet proposé.
Si le pouvoir qualifie les mises en garde d’une partie de l’opposition, de certains de ses alliés et de certaines organisations de la société civile « d’interprétations erronées », les inquiétudes de la communauté musulmane du pays ont fait bouger les lignes. Le 24 juillet, lors d’une rencontre avec les leaders communautaires du 3e arrondissement de Bangui, ces inquiétudes ont été soulevées.
« Nous souhaiterions que cela soit fait avant le vote »
« Notre grande préoccupation, c’est sur 2 articles. Notamment, les articles 10 et 183. Ces articles semblent exclure de nombreux membres de la communauté musulmane. Le ministre chargé du Secrétariat du gouvernement nous a fait savoir que les erreurs contenues dans le texte seront prises en compte après le vote. Mais, qu’est-ce qui nous rassure que cela sera fait ? Nous souhaiterions que cela soit fait avant le vote », s’est inquiété l’imam Abdoul Wadid.
C’est donc en réponse à ces inquiétudes et aux mouvements d’humeur observés au sein de certaines communautés que l’équipe de la rédaction du projet a fait un rétropédalage sur, notamment, les articles 10, 99 et 183.
Des manquements corrigés
« Au niveau du titre premier, chapitre 2. Article 10, alinéa 3, au lieu de : est Centrafricain d’origine, toute personne dont les parents sont eux-mêmes Centrafricains d’origine. Lire : est Centrafricain d’origine, toute personne dont les parents sont eux-mêmes Centrafricains. Article 99, alinéa 1-1. Au lieu de : être de nationalité centrafricaine exclusivement. Lire : être de nationalité centrafricaine. Article 183, alinéa 1er, au lieu de : seuls les Centrafricains d’origine peuvent être candidats aux élections nationales. Lire : seuls les Centrafricains d’origine peuvent être candidats à l’élection présidentielle », a précisé Evariste Ngamana, directeur national de la campagne référendaire pour le Oui et un des rédacteurs.
Malgré ce changement apporté sur ces dispositions, une partie de l’opposition appelle au boycott. Le Bloc républicain pour la défense de la Constitution du 30 mars 2016 (BRDC) et le parti MDREC de Joseph Bendounga appellent les Centrafricains à rester chez eux le jour du vote. Certains partis politiques comme le mouvement Zo Kwé Zo, l’UNDP, la plate forme des partis centristes et bien d’autres militent pour le NON. Cependant, le parti au pouvoir, MCU, ses alliés et l’Union des forces démocratiques de l’opposition (UFDO) appellent à voter OUI.
La campagne référendaire a pris fin, ce vendredi 28 juillet, à minuit, et le référendum se tiendra dimanche 30 juillet. L’autorité nationale des élections (ANE) dispose de huit (8) jours après le vote pour donner les résultats provisoires.