En République centrafricaine, de nombreuses femmes se battent au quotidien pour assurer la stabilité sociale de leurs familles. Si certaines doivent parcourir des kilomètres au péril de leur vie afin de s’occuper de leurs foyers, d’autres, par contre, entreprennent des activités génératrices de revenus dans leurs quartiers. C’est l’exemple de Olga Mbaké, 52 ans, habitant le quartier 92 logements dans le 6e arrondissement de Bangui.
La quinquagénaire, mère de famille, n’a pas baissé les bras depuis des années pour subvenir aux besoins de sa famille. En couple depuis 37 ans, mère de huit (8) enfants, dont trois (3) filles, Olga Mbaké tient un café-restaurant dans son quartier.
Après plusieurs années d’exercice, Olga se dit fière d’elle et de son entreprise qui contribue énormément au bien-être de sa famille. Dans son petit restaurant du quartier, les clients ont le choix entre plusieurs mets locaux.
Un peu de tout
« J’ai toujours pensé qu’il fallait faire quelque chose comme la restauration ou la cafétéria pour aider ma famille. Dans mon restaurant, on retrouve un peu de tout. Il y a du poulet braisé, du poisson fumé, braisé, frais, de la viande boucanée, du sauté et du yabanda », présente fièrement Olga.
Infatigable et battante, Olga inspire confiance et respect auprès des membres de sa famille.
« Elle est la meilleure »
« Notre maman est vraiment humble et très respectueuse. Elle préfère beaucoup plus s’occuper de nous et de son travail. Ce n’est pas grand-chose mais elle est commerçante et c’est grâce à cette activité qu’elle prend soin de nous en appui à notre père. Ils sont complémentaires et elle est la meilleure », témoigne Sayel Kinima, l’un des garçons d’Olga.
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Les qualités de la mère de famille de 52 ans ne sont pas restées dans sa famille. Même ses voisins reconnaissent en elle des atouts et un exemple à suivre.
« Cela se lit à travers ses enfants »
« C’est une maman très spéciale. Chaque matin quand elle se lève, elle salue le voisinage. Elle joue bien son rôle parce que cela se lit à travers ses enfants et les activités qu’elle mène dans le quartier. En tout cas, si c’était à l’époque de l’empereur Bokassa, elle aurait été déjà décorée », estime Cyriaque Guy Bobo, un voisin.
Pour Olga, les femmes ne doivent plus croiser les bras et attendre tout de leurs maris.
« Il faut toujours trouver quelque chose à faire »
« Ce n’est pas bien de rester à la maison comme femme au foyer à ne rien faire. Ce n’est pas bon ! Il faut toujours trouver quelque chose à faire. Vendre quelque chose, cultiver un champ, faire ce que tu peux pour aider ta famille. Mais si tu restes à ne rien faire en regardant le mari, ce n’est pas bon », conseille Olga.
Comme Olga Mbaké, de nombreuses femmes centrafricaines se saignent aux quatre veines tous les jours pour assurer la survie de leurs familles. Aujourd’hui avec le développement des nouvelles technologies, certaines d’entre elles s’orientent vers le digital où les idées innovantes émergent.
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