L’abattage clandestin des bœufs à Bangassou, chef-lieu du Mbomou, inquiète certains habitants. Ces derniers temps, de nombreux bouchers abattent les bœufs en plein quartier dans des conditions non hygiéniques.
Cette pratique, qui devient de plus en plus récurrente, se fait précisément à Bangui-ville dans le 2e arrondissement de Bangassou. Presque tous les jours, des bœufs sont abattus à même le sol dans une petite broussaille au vu et au su des habitants de ce quartier. Ces derniers se disent inquiets, surtout des risques que cela pourrait provoquer sur la santé de la population.
« Je condamne fermement cette pratique »
« Il y a des services disposés à contrôler les abattages des bœufs. Mais, cela m’écœure de voir que des gens abattent les bêtes de manière isolée dans des quartiers. C’est une manière de mettre la vie de la population en danger. Je condamne fermement cette pratique. Que ces bouchers reviennent à la raison et prennent en compte la santé de la population », déplore Simplice, un habitant de Bangassou.
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Certains habitants dénoncent l’irresponsabilité de l’Association des bouchers du Mbomou face à cet abattage en plein quartier. Mais, le président de ladite association affirme ne pas connaître les auteurs de cette pratique.
« Nous allons enquêter dessus »
« J’ai fait le constat mais, je ne connais pas les bouchers qui œuvrent là-bas. Cependant, ils sont en train de mettre la santé de la population en danger. Il faut qu’ils se rendent à l’abattoir pour abattre leurs bœufs et ramener les carcasses au marché pour offrir à la population, de la viande de bonne qualité. Nous allons enquêter dessus « réagit Oumar Abba, président des bouchers du Mbomou.
Selon les spécialistes locaux de la santé animale, cette pratique représente un réel danger pour la santé des consommateurs.
Probable vecteur de contamination de la population
« Les matières fécales et le sang, qui vont rester, vont dégager de mauvaises odeurs. La viande non inspectée des bœufs frauduleusement abattus peut être un vecteur de contamination pour la population qui la consomme. Les consommateurs peuvent contracter des maladies génétiques comme la tuberculose, et bien d’autres. Il faut sensibiliser les bouchers contrevenants pour qu’ils reviennent à la bonne pratique », prévient Alain Ngbotomoloma, directeur régional de l’Agence nationale de développement de l’élevage (ANDE) du Mbomou.
Nous n’avons pas pu avoir la réaction des auteurs de cette pratique dans la ville de Bangassou. Ces abattages illégaux se pratiquent alors que la loi interdit l’abattage clandestin des bœufs en République centrafricaine.
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