À Zemio dans le Haut-Mbomou, le ravitaillement en produits de première nécessité est un parcours du combattant. La difficulté est due à l’éloignement de cette ville de la capitale centrafricaine et à la dégradation des routes. Présentement, Zemio peut être classée ville la plus chère de la République centrafricaine.
La réalité que vit la population de Zemio place, sans nul doute, la ville au sommet des villes centrafricaines les plus chères. Même s’il est difficile d’en trouver, le sac de farine se vend à 70.000 francs CFA. Le sac de sucre coûte 80.000 F et celui de sel, 13.000 francs. Quant au bidon d’huile de 25 litres, il est à 60.000 francs.
La forte dégradation de la route qui mène à Zemio, la flambée du prix du carburant sont citées comme principale raison de cette inflation. Si dans certaines régions le transport d’une tonne de marchandises se fait à 90.000 FCFA, ce n’est pas le cas pour le trajet Bangui-Zémio.
« C’est cette situation qui est à l’origine »
« Le transport d’une tonne de marchandises de Bangui à Zemio, qu’on payait autrefois à 300.000, est désormais à 500.000 francs. C’est cette situation qui est à l’origine de l’augmentation des prix des produits sur le marché », a indiqué Abib Alkali, délégué des commerçants de Mboki.
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Le trajet entre Bangui et Zemio dure généralement 2 mois. Selon les transporteurs, la dégradation avancée des routes et l’augmentation des prix d’hydrocarbure ont davantage empiré la situation.
« La voie également est très dégradée »
« Tu achètes un sac de sucre à 40.000 francs à Bangui. En plus, tu payes le transport à 25.000 francs. La voie également est très dégradée. C’est la raison de cette augmentation des prix », a déploré Sika Karama, un revendeur.
Le panier de la ménagère ne supporte plus cette cherté de vie.
« C’est pourquoi nous mourons de faim »
« On ne va plus au champ. Les transporteurs éprouvent des difficultés pour ravitailler la ville. C’est pourquoi ils ont augmenté le prix et aujourd’hui, nous mourons de faim », a regretté Marie-Chantal Bi, une mère de famille.
Selon les acteurs humanitaires, la population de Zémio, largement appauvrie, ne peut plus faire face à cette inflation. L’assistance humanitaire est loin d’apporter une solution durable.
Cette augmentation de prix n’est pas favorable au relèvement économique de la ville de Zémio, affaiblie après la crise sécuritaire qu’elle a connue. L’agriculture, l’élevage, la chasse, la pêche et le commerce, maillons de l’économie locale sont presque à terre.
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