Les réactions ne se sont pas fait attendre après la promulgation, par le président de la République, de la nouvelle Constitution. Si le camp du pouvoir s’en félicite, l’opposition parle d’une « forfaiture » et se dit déterminée à poursuivre le combat.
Deux jours seulement après le décret du Chef de l’Etat promulguant la nouvelle Constitution, appelée désormais Constitution du 30 août 2023, les réactions affluent de part et d’autre. Dans le camp des soutiens à cette nouvelle Loi fondamentale, c’est l’exaltation.
Félicitant le patriotisme du peuple centrafricain à choisir la voie démocratique, le Parti pour l’unité et la reconstruction (PUR) salue le début d’une nouvelle ère.
« L’ère de la révolution constitutionnelle »
« Le 30 Août 2023 est désormais une date de référence en République centrafricaine. Elle marque le début de l’ère de la révolution constitutionnelle, de la souveraineté absolue et des ambitions républicaines. C’est le moment de saluer le patriotisme du peuple centrafricain et la vision nationaliste du président de la République, qui a su braver les pesanteurs, pour tracer au peuple la voie de la démocratie constructive », s’est réjoui Eddy Symphorien Kparekouti, président du PUR.
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Pour le Front républicain, mouvement politique à l’origine des premières mobilisations en faveur d’une nouvelle constitution, la promulgation de cette loi fondamentale est une victoire pour le peuple. Pour ce faire, il demande aux autorités de tenir compte des recommandations formulées dans cette constitution pour un réel essor national.
« C’est un sentiment de joie. Nous sommes contents d’avoir participé pleinement à ce processus grâce à la jeunesse. La nouvelle Constitution est désormais promulguée. Nous demandons aux autorités de mettre en œuvre les recommandations formulées dans cette Constitution pour la mise en valeur des matières premières stratégiques, précisément le fer, le pétrole et le ciment. Nous insistons que cela soit pris en compte », a déclaré Héritier Doneng, coordonnateur du Front républicain.
De son côté, l’opposition démocratique fustige la promulgation de cette nouvelle loi fondamentale. Elle indique que tout sera mis en place pour restaurer la constitution du 30 mars 2016.
« Une grande forfaiture »
« Avec les mains nues, l’opposition poursuit son combat. Notre pays se trouve, aujourd’hui, dans une situation assez singulière. Parce que nous, les légalistes et les démocrates, nous considérons que nous sommes toujours sous l’emprise de la constitution du 30 mars 2016. Tout ce qui s’est opéré à partir du 23 septembre 2022 par la Cour constitutionnelle, relève d’une grande forfaiture », a fait savoir Dominique Désiré Erénon, président de la Marche pour la démocratie et le salut du peuple.
La nouvelle loi fondamentale de la République centrafricaine a été adoptée, le 30 juillet 2023 par référendum avec 95,03 % des voix ; puis promulguée un mois plus tard par le chef de l’Etat. Son adoption fait entrer le pays dans une nouvelle ère, notamment la 7ème République.
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