A trois jours de la rentrée scolaire, les frais de scolarité qui ne sont pas homologués dans les écoles privées suscitent des questionnements chez les parents d’élèves. Beaucoup se plaignent de la hausse de ces frais de scolarité dans certaines écoles privées. Selon le constat de Radio Ndeke Luka, qui a sillonné quelques établissements privés, ces frais diffèrent d’une école à une autre.
Pour cette rentrée académique 2023-2024, l’enseignement catholique associé a revu à la hausse ses frais de scolarité contrairement à d’autres écoles. Cette situation a fait réagir certains parents d’élèves.
« Plus de 100.000 francs CFA par enfant et par année »
« La faiblesse du gouvernement a fait que les écoles privées fixent les prix comme elles veulent. Je suis en train de payer 75.000 francs. Ajouter à cela la tenue scolaire, cela me revient à 83.000 francs. Quand j’ajoute les fournitures, cela fait plus de 100.000 francs CFA par enfant et par année », s’est plaint Dominique Maleyo, un parent d’élève.
A en croire les responsables de l’enseignement catholique associé (ECAC), cette hausse de prix est justifiée par la situation sociale de l’heure.
Une obligation pour les écoles de l’ECAC
« L’augmentation de ces frais n’est que le reflet de celle de la situation sociale en Centrafrique. Presque partout, les frais ont augmenté et si nous voulons maintenir le niveau d’éducation de nos enfants, il nous faut investir assez d’argent. Les enseignants aussi réclament des droits pour leur prise en charge. Maintenant, j’oblige les établissements à le faire », a décidé Abbé Mercier Keke, secrétaire général de l’ECAC.
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Par contre, cette année, au lycée Abed Négo dans la commune de Bégoua, les tarifs ont été réduits de 30% comme l’a indiqué cette mère de famille venue pour inscrire son enfant.
« Ils ont baissé les frais »
« L’année dernière, le prix de l’école était trop élevé, ce qui empêchait tous nos enfants de bien fréquenter. Ils ont baissé les frais cette année et cela nous a permis d’inscrire tous nos enfants à l’école. J’ai apprécié le niveau de l’enseignement parce que mes enfants ont eu de bonnes moyennes », a témoigné Ida, une mère de famille.
Selon Fidèle Pabe, proviseur du lycée Abed Négo, cette réduction se justifie par le faible pouvoir d’achat en Centrafrique.
Pour la Fédération des associations des parents d’élèves, il est inadmissible que chaque école augmente les frais de scolarité à sa guise.
Défaillance de la direction du partenariat
« Dans nos investigations, nous avons constaté que c’est un fait exprès. Ce sont tous les ans que nous assistons aux caprices des responsables de ces établissements privés. Nous sommes réglementés par le ministère de l’Education nationale. Le service qui doit exécuter ces textes est la direction du partenariat qui doit être également le gendarme du ministère auprès de ces écoles privées », a dénoncé Africain Kazangba, président de la fédération des APE.
Selon le directeur de l’enseignement privé et du partenariat au ministère de l’Education nationale, la question de l’uniformité des frais de scolarité relève du ministère des Finances et non de sa direction.
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