Des sources à la poste évoquent une mauvaise gestion des recettes générées par les différents services de l’entreprise et une gestion non-transparente de la subvention allouée par le ministère des finances. Le Directeur général rejette ces accusations et parle de mauvaise foi.
La société centrafricaine des postes est malade, selon des témoignages que nous avons reçus. Elle doit compter désormais sur la subvention de l’Etat estimée à 28 millions de francs CFA pour payer les agents dont la masse salariale est de 21 millions de francs CFA. Ceci, en dépit des recettes qu’elle génère à hauteur de plus de 60 millions de francs CFA selon nos sources. Le compte de la poste, domestiqué à la Banque Centrale, n’est pas alimenté depuis plusieurs mois.
Selon ces mêmes sources, le ministère des Finances sous Hervé Ndoba aurait constaté un écart étonnant dans le programme d’emploi que le directeur général présente au gouvernement pour paiement.
Perte de confiance et gabegie
Comme conséquences, la poste est confrontée à un défaut de paiement de salaire à termes échu du personnel. Le personnel cumule 4 mois d’arriérés de salaires selon nos sources, 3 mois selon le directeur général. Mais aussi, la poste peine à rassurer et fidéliser ses clients qui la quittent désormais par vague. Seulement 8,33 % des clients sont restés. Soit un chiffre d’un million sur les 12 millions qu’elle encaissait jusqu’en 2017.
Les mêmes sources mettent en avant la disparité salariale entre les services et parmi les agents de même grade. Ce qu’elles qualifient de promotion basée sur le clanisme et le copinage que le directeur général aurait érigé en mode de gouvernance.
Autres soupçons, nos sources rapportent que les frais des loyers des patrimoines de l’entreprise versés à la direction générale par les sociétés à savoir : ARCEP, RwandAir, EMS et autres, souffrent de transparence. Plusieurs infrastructures de la poste à l’exemple du bâtiment de Lakouanga et la Tour d’Uzès seraient vendues.
Incertitude
Face à cette situation, les initiatives du directeur général ne manquent pas. C’est par exemple le gel tacite du versement des impôts sur le revenu des personnes physiques et de l’allocation sociale à la Caisse nationale de sécurité sociale, CNSS. Le personnel appelé à faire valoir ses droits à la retraite, n’a pas aussi droit aux mesures d’accompagnements comme cela se faisait par le passé.
Dans ce tableau, la poste éprouve d’énormes difficultés d’investir notamment dans le cybercafé tombé en ruine. Les services postaux en province sont fragilisés en dehors de ceux de Berberati et de Bouar qui eux, manquent aussi du strict minimum. A Bangui, les équipements et accessoires de services, fournitures de bureau manquent cruellement.
Le directeur général Eléazar Ndodet Grékanda, a rejeté en bloc ces accusations. Accompagné de ses proches collaborateurs y compris le délégué du personnel, il a répondu point par point à ces accusations qu’il trouve infondées tout en mettant à disposition, des fiches de versements d’allocations familiales à la CNSS, des mois de février, mars, avril et mai 2023.
En attendant, le personnel continue de subir faute de salaire payé à terme échu.
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