Dans la Haute-Kotto, des habitants des villages qui longent l’axe Bria-Aïgbando cherchent à désenclaver leur localité. Ils réparent depuis deux mois, un pont et une partie de la route reliant leurs localités à Bria dans le but de faciliter la libre circulation des personnes et des biens. Reportage.
Dans la forêt silencieuse, des cris de courage rythmés attirent l’attention. Plus de vingt personnes poussent un tronc d’arbre qu’elles ont coupé pour le poser sur des cailloux amenagés en guise de pont. Ce qui leur permettra de traverser aisément le cours d’eau Ribi. Ces hommes valides sont des habitants des villages Ribi, Kpidou, Féngbé, Yakada, Mbatra et Yangou-Massé qui se sont mobilisés pour ce travail. Cette action citoyenne va « faciliter la libre circulation » selon Jean Pierre Endjinata, un habitant de Mbatra. « Cela fait presque 3 mois que nous travaillons, poursuit-il. Nous avons coupé un arbre de 10 mètres pour la réparation de ce pont sur lequel nous tombons régulièrement », conclut ce trentagénaire.
Les habitants de ces villages réaménagent aussi la principale route qui relie leurs localités à la ville de Bria. Ceci pour permette le passage des motos, pousse-pousse, vélos et piétons. De Ribi, village le plus proche de Bria, 9 km à Mbatra le plus éloigné, 20 km, tous les villageois sont mobilisés. Mais ces travailleurs font face à de difficultés.
Besoin de matériels
« Depuis la création de cette route, aucun véhicule ne l’a empruntée. Nous sommes obligés de nous organiser pour la réhabiliter », fait savoir Élisée Sallé, président de la jeunesse de Kpidou. Notre député nous soutenait financièrement pour nous encourager car, les cailloux que nous utilisons se trouvent à 2 kilomètres et nous les transportons sur nos têtes. Nous demandons au maire de Bria de nous aider avec des brouettes et des pioches », plaide le président de la jeunesse de Kpidou.
La route n’étant pas étroite, les véhicules ne peuvent l’emprunter.
La dégradation du tronçon Mbatra–Bria distant de 20 kilomètres est un handicap pour les habitants, et freine l’installation des services sociaux de base.
« Notre village n’est pas accessible en voiture. Nous sommes obligés de marcher sur de longues distances. Je suis en train de me rendre à Bria mais à pieds. Nous souffrons », raconte Pélagie Kandja, une habitante.
Les travaux communautaires de construction de cette route et ponts sont faits tous les jeudis et samedis. Les équipes des différents villages concernés travaillent en relai. Les habitants des huit villages situés sur l’axe Bria-Aïgbando sont près de 2000. Mais leurs localités manquent d’écoles, de centres de santé et même des points d’eau potable.
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