Les associations des victimes des crises militaro-politiques en République centrafricaine demandent la prise en compte de leurs attentes par la Commission vérité justice, réparation et réconciliation (CVJRR). Cette préoccupation était, ce 10 octobre, au centre d’une rencontre entre les deux parties à Bangui. Pour les victimes, durant ses deux premières années, la commission a tourné en rond.
C’est le collectif des organisations des victimes centrafricaines qui a initié cette rencontre pour en savoir un peu plus sur les missions de la CVJRR et les avancées enregistrées par cette organisation.
Face aux commissaires, les leaders de différentes associations se sont interrogés sur la prise en compte des victimes dans la mission de cet instrument de justice transitionnelle. La question de la difficile collaboration entre les deux parties a aussi été soulevée lors des échanges.
« Les témoins sont en train de disparaître »
« Les victimes attendent que la CVJRR les consulte et documente les faits. Telle est l’impression des victimes recueillie sur le terrain. Les victimes ont constaté que la CVJRR n’a rien fait. Elle est là ; elle attend. Alors que les témoins potentiels sont en train de disparaître. Et donc, les gens sont mécontents », a déploré Hervé Sévérin Lidamon, président du Collectif des associations des victimes.
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Du côté de la Commission vérité justice réparation et réconciliation, l’heure est à l’apaisement. Face aux multiples interrogations des victimes, les commissaires tentent de rassurer.
« Pour sa mise en œuvre, il faudra consolider ses bases sur les plans légal, logistique et stratégique. Il faut consolider tous ces outils avant de mettre en mouvement la commission. Je puis vous garantir que les 85% de ce dont nous avons besoin est déjà disponible. Nous allons nous rapprocher des victimes pour commencer les 1ères démarches de partage d’informations et de documentations », a précisé Serge Hubert Bangui, premier vice-président de la CVJRR.
Cette rencontre des leaders d’associations des victimes des crises s’est poursuivie le 11 octobre avec la Cour pénale spéciale, qui est l’autre instrument de la justice transitionnelle en République centrafricaine.
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