Ils ont le souci de contribuer à la réduction de la crise alimentaire en Centrafrique. Au nombre de 380, sous un soleil ardent, avec inscription sur une banderole « trop c’est trop », les techniciens d’agriculture et d’élevage ont pris d’assaut ce jeudi 19 mai 2011, les locaux de Radio Ndeke Luka. Ils sont en grève. Ils réclament du gouvernement centrafricain leur intégration dans la fonction publique, 20 ans après la fin de leurs études.
« Le gouvernement a formé des cadres qui ne sont pas utilisés. Nous en avons marre, et voulons contribuer par nos compétences à la reconstruction de notre pays », déclare Marc Yamelet.
Sous couvert de l’anonymat, l’un des mécontents précise que « l’intégration dans la fonction publique centrafricaine se fait soit sur la base ethnique, soit sur la base de l’appartenance à une entité politique surtout du parti au pouvoir ». Il ajoute que leur désolation vient du fait que « même certains jeunes de la promotion de l’an 2000, sont intégrés au grand-dam de ceux qui ont enduré pendant plus de 20 ans ».
« Nous qui avons largement dépassé l’âge de travailler dans la fonction publique, demandons au gouvernement de nous allouer une subvention. Par ce moyen nous pouvons nous installer pour notre compte et encadrer d’autres jeunes pour combattre la crise alimentaire », indique-t-il.
Par ailleurs, une faible productivité s’annonce déjà à Bangassou (est du pays). Il ne pleut plus depuis 2 semaines. Les agriculteurs s’inquiètent et sont découragés pour les semailles. Malgré tout, certains d’entre eux continuent semer quelques grains de maïs et arachide dans cette situation.
Le correspondant de Radio Ndeke Luka rapporte que « toute la population est suffoquée par une chaleur accablante le jour et la nuit ».
Signalons cette région en proie à l’insécurité provoquée par la rébellion de l’Ougandais Joseph Koni est déjà durement frappée par une crise alimentaire sans précédent.