Faustin BAMBOU, journaliste et directeur de publication du quotidien « Les Collines de l’Oubangui » a été placé lundi 6 juin 2011, dans l’après midi sous mandat de dépôt par le parquet de Bangui. Il a été aussitôt transféré à la Maison d’arrêt de Ngaragba. Il y attendra son procès.
La décision a été prise par le procureur de la République, après 10 jours de détention du journaliste à la Brigade de Recherche et d’Investigation (SRI).
Le procureur de la République reproche à ce professionnel des médias, d’être l’auteur d’écrits visant à « l’incitation à la révolte et à la haine », des délits sanctionnés par le code pénal. Il avait publié dans son journal, un article signé de lui-même, et mettant en cause le ministre délégué à la Défense, Francis Bozizé. Il affirmait que ce dernier était l’auteur de malversations et de détournements des fonds versés par l’Union Européenne pour indemniser les militaires admis à la retraite, cela même, alors que le représentant de l’Union Européenne à Bangui, dans une interview accordée à Radio Ndeke Luka, a blanchi le ministre.
Arrêté le 27 mai dernier à son poste au ministère des travaux publics, Faustin BAMBOU a été auditionné une 1ere fois, par les services des recherches et d’investigation de la gendarmerie nationale le jour même de son interpellation.
Séance tenante un document intitulé « Mise au point » en provenance du ministère délégué à la défense nationale lui a été remis pour qu’il en prenne connaissance. Ce qu’il lui aurait été envoyé, selon l’enquête, devait être publié en guise de droit de réponse du ministre délégué à la défense, suite à l’article incriminé.
Toutefois, le directeur de publication du journal « les Collines de l’Oubangui soutient ne l’avoir jamais reçu.
Signalons que la mise au point ne concernait pas que le journal de Faustin BAMBOU, mais également les journaux « Medias Plus » et « On dit Quoi ».
A titre de rappel, Faustin Bambou a été conduit pour la deuxième fois ainsi en prison. Le dernier cas en date remonte en 2008, alors qu’il avait publié un article sur le détournement de fonds mettant en cause l’ancien ministre des mines et actuel chef du département des finances.
Cette affaire d’emprisonnement d’un journaliste intervient alors que la République Centrafricaine a dépénalisé les délits de presse.