Les obsèques des deux mineurs tués le 31 mai dernier au quartier Kina à Bangui sont reportées au samedi 11 juin prochain. Elles étaient prévues initialement ce mercredi 8 juin 2011. C’est à la demande du gouvernement centrafricain que les familles ont décidé de ce report. La raison est que l’autopsie exigée par le procureur de la République n’est pas encore effectuée par les médecins légistes.
Une rencontre entre le gouvernement et les parents de ces deux enfants a eu lieu le 7 juin à Bangui. Selon Kassaï Djims, le père d’un des enfants décédés, « les familles avaient initialement refusé tout report, mais si nous avons finalement accepté, c’est à cause de la dimension nationale qu’a pris cette affaire ».
De son côté, le directeur de l’Hôpital Communautaire de Bangui, Romain Guitizian, explique : « l’autopsie devait être effectuée depuis l’arrivée des corps à l’hôpital mais malheureusement, les médecins du centre hospitalier étaient débordés par l’afflux massif des blessés des violences liées à la découverte des corps de ces deux enfants. Nous allons nous y atteler à présent ».
Du côté des autorités, il y a une réelle volonté de calmer les esprits et éviter que les cérémonies d’inhumation des deux enfants dégénère. Le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Josué Binoua, demande de « respecter la volonté des parents qui ont déclaré n’avoir mandaté personne pour venger la mort de leurs enfants, car ils s’en remettent à Dieu ». Le ministre Binoua a de ce fait invité la population, à faire montre de Dignité et de respecter la mémoire des deux disparus.
D’autres appels au calme et à l’apaisement ont aussi été enregistrés.
Le Parti de l’Unité National (PUN) a publié un communiqué en date du 07 juin 2011 allant dans ce sens. L’Organisation démocratique syndical des Travailleurs de Centrafrique appelle les travailleurs centrafricains de ne pas se laisser manipuler également dans un communiqué publié en date du 6 juin dernier à Bangui. Dans ce communiqué, l’organisation appelle les centrafricains à laisser le temps à la justice pour faire son travail. « Pendant les évènements, nous avons constaté de part et d’autre un amalgame inacceptable entre les coupable de l’assassinat et le monde religieux » a affirmé Louis Marie KOGRENGBO, le secrétaire général du syndicat interrogé à Radio Ndeke Luka.
Les religieux pour leur part ne sont pas en reste. Ils ont renouvelé les appels au calme qu’ils avaient déjà lancés aux premiers jours des troubles. Et c’est le prélat Dieudonné NZAPALAINGA, administrateur apostolique de l’archidiocèse de Bangui qui demande « à la population en général mais surtout au chrétiens et musulmans de respecter leur foi dans ce moment difficile ».
La découverte des cadavres de ces enfants a plongé momentanément certaines localités de la ville de Bangui dans une série de violence. Violence qui a fait officiellement 11 morts et plus de 25 blessés, selon des sources médicales. 3 arrondissements de Bangui sont toujours sous couvre-feu.