L’actualité chaude de ces derniers mois en RCA a vite fait oublié que cette année 2011, c’est aussi le cadre de l’Année internationale des Forêts. Le service de Coopération et d’Action culturelle de l’ambassade de France de Bangui et l’Alliance française viennent de rappeler que la Centrafrique est parmi les premiers pays concernés. Depuis jeudi 23 juin, a démarré une semaine d’activités pédagogiques et scientifiques autour de la forêt. Le fil rouge en est une Exposition intitulée « Les forêts tropicales humides : avenir de la planète« .
Cette exposition est réalisée par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) en partenariat avec le Centre de Coopération internationale en Recherche agronomique pour le Développement (CIRAD) et avec le soutien du ministère français des Affaires étrangères et européennes et de l’Institut français. Elle est présentée dans les jardins de l’Alliance française de Bangui.
Les affiches de la « Fondation Good planet » présidée par Yann- Arthus Bertrand « La forêt – une communauté vivante » sont aussi exposées. Par ailleurs, tous les arbres et arbustes présents dans les jardins de l’Alliance française de Bangui ont recensés selon leur détermination botanique et leur classification. Les arbres ont chacun une petite plaque sur laquelle est inscrit le nom et la famille de l’arbre. Ceci permet au public de prendre connaissance de l’identité des nombreux arbres du Parc de l’Alliance française de Bangui.
Les expositions ont été inaugurées par l’ambassadeur de France à Bangui, Jean-Pierre Vidon, en présence de tous les acteurs œuvrant pour le développement de la forêt en République centrafricaine. A noter que pour des raisons qu’on ignore encore, aucune autorité gouvernementale (ministère de l’environnement, direction des Eaux et Forêts ou autre) n’a honoré de sa présence cette importante manifestation sur un sujet majeur pour l’avenir du pays.
La Centrafrique tire d’importantes ressources de sa forêt. Celle-ci couvre une superficie de 3,8 millions d’hectares. Elle forme la partie nord de la forêt équatoriale du bassin du Congo, second massif forestier au monde après celui de l’Amazonie. Elle représente une ressource économique de première importance pour le pays. D’une richesse écologique exceptionnelle, elle est le refuge, par exemple, d’une des dernières populations d’éléphants forestiers et de grands primates tels que le gorille et le chimpanzé.
Les essences précieuses comme le Sapelli, le Sipo ou le Kosipo sont très appréciées des consommateurs asiatiques et européens. Cette ressource forestière se trouve ainsi plongée au cœur de plusieurs enjeux : gérée durablement, elle peut dynamiser l’économie du pays mais aussi améliorer son image internationale. En revanche, une exploitation inconsidérée et non encadrée contribuerait à dégrader ce patrimoine, à favoriser la corruption et à compromettre l’intégration économique et politique de la RCA avec les autres États de l’Afrique Centrale. L’exploitation forestière contribue actuellement au PIB du pays à hauteur de 10% et elle fournit 50% des exportations de la RCA. Elle est le premier employeur privé. Propriété de l’État, la forêt est exploitée par des entreprises étrangères. |
La clôture de la Semaine de la Forêt se fera le jeudi 30 juin avec la projection à l’Université de Bangui du film documentaire Bassin du Congo. La séance sera suivie d’un échange avec la directrice du Département des Sciences de la Terre, Madame Olga Yongo.