C’est finalement parti pour le lancement officiel du programme de Désarmement Démobilisation et Réinsertion (DDR) des ex-combattants centrafricains. Le président François Bozizé a lui-même lancé les opérations samedi 25 juin à Bocaranga (nord). Au moins 365 combattants de l’ancien mouvement rebelle de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD) de Jean Jacques Demafouth ont été enregistrés et désarmés.
Au total 8.000 ex-combattants sont concernés par ces opérations de DDR. Ils sont venus tous des cinq mouvements politico-militaires signataires de l’Accord de paix global de Libreville de 2008. Ceci en attendant l’intégration de ceux de la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix qui viennent de signer un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement il y a quelques jours.
Ces ex-rebelles ont le choix, soit d’intégrer les rangs des Forces Armés Centrafricaines (FACA), soit de regagner la vie civile après une formation par la Jeunesse Pionnière Nationale en agro-pastorale, maçonnerie, menuiserie et autres options soit encore de mener une activité commerciale. Chaque ex-combattant a reçu une enveloppe de 100 000 francs (environ 153 euros). Il est également prévu à la prochaine étape de distribuer des kits de développement pour compléter la dotation financière.
Le colonel Ouafio de l’APRD a indiqué que « les ex- rebelles manifestent désormais une ferme volonté pour l’aboutissement du processus, mais il y a un sentiment de méfiance à cause du retard enregistré dans la mise en oeuvre du programme entamé depuis 2008 ».
Pour Abakar Sabone, de la faction rebelle du Mouvement des Libérateurs Centrafricains pour la Justice (MLCJ), interrogé par Radio Ndeke Luka, « l’acte posé par le Chef de l’Etat est le point de départ pour la stabilité, car sans la stabilité il y’aura pas de développement. Il a par ailleurs affirmé que la remise des kits de 100.000 francs (150 euros environ) aux ex-combattants est un geste symbolique, pour rassurer ces derniers ».
Il a ajouté que « « toutes les dispositions sont déjà prises par sa faction notamment l’identification du site de regroupement et la remise de la liste de ses hommes au comité de pilotage du DDR ».
Dans son intervention à Bocaranga, le président Bozizé a qualifié « l’acte de l’APRD de patriotique. A tous les autres leaders, il les a assurés de son « soutien pour la mise en œuvre effective et accélérée de ce programme ». Il a par ailleurs demandé aux ex-combattants « de prendre au sérieux le DDR afin de pousser la communauté internationale à appuyer le processus jusqu’à son aboutissement total. François Bozizé, en sa qualité de garant de l’unité nationale, exhorté la population de se pardonner réciproquement surtout toutes celles affectées par des conflits de réserver à chaque ex-combattant un accueil chaleureux ».