Le Réseau des Organisations non gouvernementales des Droits de l’Homme dans un communiqué publié ce 27 juin 2011, déplorent la situation des droits de l’Homme dans le pays, qui « dévient de plus en plus inquiétante, compte tenu des libertés fondamentales et de la sécurité garanties par la constitution menacées« .
Selon le communiqué, « point n’est besoin de citer, les multiples cas de prise d’otage des paisibles population de l’Est, de Nord-ouest, voire du Sud-est ayant occasionné le déplacement des personnes dans leur propre pays et des pertes en vies humaines, de l’enrôlement des enfants avec un impact incalculable sur les structures fondamentales de la société, comme l’éducation, la santé, la justice, le maintient de l’ordre et le respect de la loi ».
Aujourd’hui, affirme le communiqué, « il ne se passe pas un jour, où les médecins sont assassinés, les personnes vulnérables dont les femmes sont assassinés, les journalistes arrêtés dans l’exercice de leur profession, en violation de la loi, la liberté d’aller et venir est alors restreinte, lorsque sur des barrières légales les passagers sont rackettés et, certains centrafricains contraints à l’exil soit en tant que refugiés ».
Le communiqué fait ainsi allusion à l’assassinat par la LRA du médecin-chef de Obo et de son chauffeur, survenu le 6 juin dernier ; de la mésaventure de Mgr Edouard Mathos, évêque du diocèse de Bambari et président de la conférence épiscopale. Le 2 juin, alors qu’il rentrait d’une visite pastorale, le prélat a été capturé par des hommes identifiés comme étant des éléments de la CPJP (Convention des patriotes pour la justice et la paix). Il sera libéré plus tard par les FACA (Forces armées centrafricaines).
Dans les villes, ce sont des agents des forces de sécurité et de défense qui se sont illustrés. Radio Ndeke Luka a rendu compte des méfaits de « Grand Machin », un sergent-chef de la garde présidentielle. Fort de son impunité, il a ligoté à un arbre pendant plusieurs heures un homme dans le populeux quartier de Gobongo à Bangui pour une banale affaire de vente de ciment.
A Bouar, c’est le meurtre par un militaire d’un jeune homme qui a provoqué un soulèvement des populations. Celui-ci sera mâté par les forces de l’ordre. Bilan 3 morts.
Pour ce qui est de la presse, il faut rappeler l’arrestation de deux journalistes et directeurs de publication pour « incitation à la haine et à la violence » sur plainte du ministre délégué à la défense, Francis Bozizé.
Le communiqué des ONG déplore d’ailleurs cette recrudescence de la violence entretenue par les forces de défense et de sécurité sur les populations. Le réseau rappelle que le Préambule de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme énonce : « Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits légaux et inégales constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde« .
La Constitution centrafricaine du 27 décembre 2004, s’invite également dans le communiqué. Elle réaffirme « son attachement aux instruments juridiques internationaux, mettant en exergue le caractère sacré et inviolable de la personne humaine et oblige d’une manière absolu tous les agents de la puissance publique, et toute organisation de respecter et protéger la personne humaine« .
Selon le communiqué, le respect des Droits de l’Homme renforce la citoyenneté et la démocratie tant au niveau national qu’international, à travers la manifestation d’une conscience citoyenne mondiale et favorise le développement durable.
Pour finir, le Réseau condamne « énergiquement » les actes criminels que continuent de poser sur le sol centrafricain les bandits de grands chemins, dont les rebelles de la LRA de Joseph Kony, la barbarie perpétrée contre toutes les populations centrafricaines ces derniers temps à Bangui et dans les provinces.