Il y a désormais un nouvel Etat aux frontières de la République Centrafricaine. Il s’agit du Sud Soudan. La proclamation officielle du nouvel Etat se fera ce samedi 9 juillet 2001. Le ministre des Affaires Etrangères, le Général Antoine Gambi, a confié à Radio Ndeke Luka, que le président centrafricain François Bozizé, sera présent à Juba, pour assister aux manifestations officielles.
Le tracé de la frontière passe par les villes du nord et nord-est de Centrafrique à savoir Birao, Obo, Yalinga, Bria et Sam-Ouadja. Ce nouveau pays voisin s’est finalement détaché du Soudan et devient désormais un Etat indépendant suite à un référendum. C’est 193ème pays du monde et 55ème de l’Afrique.
« La RCA ouvrira bientôt une représentation diplomatique au Sud Soudan et compte entretenir de bons rapports avec lui à l’instar des autres. D’ailleurs, au dernier Sommet de l’Union Africaine à Malabo, le Vice président de ce nouveau pays a été ovationné par les Chefs d’Etats africains pour cet évènement », a indiqué le général Antoine Gambi, ministre des affaires étrangères de Centrafrique.
Le chef de la diplomatie centrafricaine a expliqué que « la Centrafrique partage des valeurs culturelles avec son voisin. Des milliers de civils fuyant la guerre avec le Nord Soudan vivent actuellement dans la ville de Mboki, une des Sous-préfectures du Haut Mbomou (nord-est). En ce qui concerne la sécurité transfrontalière, les trois pays notamment, le Tchad, Soudan et la République Centrafricaine ont tenu une réunion pour la circonstance et des mesures ont été prises pour combattre tous bandits de grands Chemin dont les rebelles de l’Armée de Résistance du Seigneur de Joseph Koni ».
Le Sud Soudan partage également ses frontières à l’Est avec l’Ethiopie, au sud avec le Kenya et l’Ouganda et à l’Ouest avec la République Démocratique du Congo et la République Centrafricaine. Vers le Nord, il y a bien évidemment le désormais Nord Soudan avec toujours Khartoum, pour capitale.
Le nouvel Etat couvre une superficie totale de 589 000 745 kilomètres carrés, soit 24% du territoire des deux Soudans. La population est de 8 500 000 habitants soit 20% de la population soudanise. Il regorge d’immenses ressources naturelles dont le pétrole. D’autres minerais sont aussi répertoriés.
Au Sud-Soudan, la religion dominante est le christianisme avec une minorité musulmane. A cela s’ajoute l’animisme. Deux langues officielles sont parlées, l’anglais en priorité, suivie de l’arabe qui est parlé largement sur l’ensemble du territoire.
La diversité ethnique est l’une des principales caractéristiques du Soudan : on y compte 56 groupes ethniques. En outre, l’hétérogénéité géographique du pays influe directement sur la vie économique, sociale, politique et culturelle de ces groupes, leur forte mobilité liée à l’exploitation du milieu naturel étant la source de nombreux conflits entre des tribus qui se disputent les ressources naturelles depuis le dix neuvième siècle jusqu’à nos jours.
Le Soudan dans sa globalité regroupe environ 570 tribus réparties en 56 groupes ethniques selon divers critères linguistiques et culturels. Il existe de grandes différences de composition ethnique entre le Nord et le Sud qui est constitué la plupart des Noires. C’est pourquoi en trouvera des diversités ethniques vers le Sud -Soudan qui s’est encore subdivisé en trois groupes, notamment les Sudistes du Centre, de l’Est et de l’Ouest avec plus d’une vingtaine d’ethnies.
Janvier 2011, c’est une date historique. Tous les Sudistes ont voté la sécession entre le Nord et le Sud à 98,83 %. Tout est parti d’une prise de position des ex-rebelles Sudistes qui n’acceptaient pas la domination du Nord sur leurs intérêts.
En 2005, date de la fin de la dernière guerre civile qui a fait de milliers de morts et des personnes déplacées, le Mouvement Populaire de Libération du Soudan (SPLM) fondé par John Garang et le Parti du Congrès National (NCP) du président El Béchir ont accepté de faire la paix à travers la formation d’un gouvernement d’union nationale.
C’est dans la même année que le leader du SPLM a trouvé la mort par accident d’hélicoptère. Il a été remplacé par Salva kiir qui va être le premier président de ce nouveau pays.