Une vingtaine de médecins et cadres du Ministère de la santé publique et de la population réfléchissent depuis le 27 juillet 2011 sur les causes de la mortalité des enfants et des femmes pendant la période d’accouchement à Bangui. Pour mettre fin à ce phénomène qui est récurrent en République Centrafricaine, les médecins et les responsables du Ministère de la santé publique pensent qu’il faut mener une campagne de sensibilisation visant à promouvoir la participation massive des femmes enceintes à la consultation prénatale pour réduire les risques de mortalité du couple mère-enfant.
L’élément déclencheur de cette mobilisation nationale remonte au 8 mai 2011. Une jeune femme, professeur à l’Université de Bangui est décédée ce jour-là suite à un manque de soins lors d’un accouchement. Le CIONGCA (Le comité inter ONG de Centrafrique) avait alors interpellé le Médiateur de la République Mgr Paulin Pomodimo.
La société civile demandait l’ouverture d’une enquête afin de faire la lumière sur la défaillance médicale qui est la cause du décès de cette jeune scientifique de l’Université de Bangui. Le CIONGA faisait déjà remarquer qu’il y avait ce jour-là absence d’un médecin à l’Hôpital due au fait que les médecins préfèrent travailler dans leurs cliniques privées aux heures où ils devraient être dans les services publics.
Les médecins et cadres du département de la santé venus des différentes régions sanitaires du pays et leurs collègues de Bangui participent aux présents travaux. Le directeur de cabinet du ministère de la santé publique Honorat Ouilibona Cockciss explique qu’il s’agit « d’amener le personnel soignant à prendre conscience de son travail, à être accueillant et à s’activer pour soigner toutes personnes qui se présentent à lui ».
Pendant ces jours l’Ordre National des Médecins, l’Association des Sages Femmes, la Société Civile sous l’égide du Conseil National de la Médiation vont chercher à trouver une solution aux multiples problèmes qui gangrènent le secteur Santé en République Centrafricaine.
Trois thèmes ont été débattus pendant la première journée entre autres : la santé en R.C.A : enjeux et perspectives, présenté par la société civile ; L’auto régulation au sein des corps de la santé, présenté par l’ordre national des médecins ; Problématique de la profession des sages femmes et infirmiers en Centrafrique. Il est aussi question de différentes communications faites par le Comité National de Lutte Contre le Sida (CNLS), l’Unité de Cession de Médicament (UCM) et le représentant du ministère de la santé.
La société civile représentée par Paul Doko, Président de l’association des professionnels en évaluation environnemental (ACAPEE), est convaincue que « ce qui sera fait pendant ces assises, va dans l’intérêt du peuple centrafricain ».
L’ouverture de ces journées de réflexion a été faite par Paulin Pomodimo Médiateur de la République en présence des membres du gouvernement et les représentants de L’OMS, de l’UNICEF et L’UNFPA en République Centrafricaine.