Les locaux de l’Hôpital de l’Amitié ont été pris d’assaut ce mardi 2 juillet par les étudiants de l’Université de Bangui en grève depuis 2 jours. Ils ont tenus à rendre visite à un de leurs camarades atteint par balle lors de la manifestation du lundi 1er août 2011. Les étudiants réclamaient alors le paiement de leurs arriérés de bourses de 2009-2010 et exigeaient du départ immédiat du directeur des bourses et stages. Pour les disperser, les forces de l’ordre avaient tiré. Un des étudiants avait été grièvement atteint.
Un reporter de Radio Ndeke Luka a été témoin de l’irruption des étudiants dans l’enceinte de l’hôpital. Selon lui ils étaient plus de 400 à s’être présentés devant le portail. Ayant d’abord été interdits d’accès par le service de sécurité, ils ont immédiatement érigé des barricades sur l’Avenue de l’Indépendance longeant l’hôpital et empêché toute circulation.
Après un moment de négociation, « 10 d’entre eux ont pu se rendre au chevet de leur ami, victime des tirs incontrôlés de la part de la police lors de ces événements à l’université ».
Gildas De Carême Bénam, président de l’Association Nationale des Etudiants Centrafricains (ANECA), qui était des 10 a ensuite établi son diagnostic : « suite aux examens cliniques, notre camarade est hors de danger. Il a des blessures au niveau de la jambe. Toutefois, il déplore le fait que la police ait violé la franchise universitaire pour lui tirer dessus dans le campus ».
Au sujet d’une éventuelle négociation initié lundi par le ministère d’Etat à l’enseignement supérieur, le président de l’ANECA se «réjouit de cette main tendue, mais exige des garanties qui viseraient à ne pas retirer le nom de ces camarades sur la liste des boursiers comme le fait souvent sa direction en charge. D’autres actions intensives risquent d’être menées prochainement si les autorités ne donnent pas satisfaction totale à notre revendication ».
A titre de rappel, la grève des étudiants couplée à celle de leurs enseignants qui exigent quant à eux la signature du décret d’application de leur statut particulier, a été violemment réprimée par la police.