Elle était tant attendue la rentrée politique de l’opposition démocratique en Centrafrique. Un meeting dit de vérité avait été convoquée samedi 27 août 2011, Place Marabéna à Bangui. Alors que tout était en place, des groupes jeunes ont fait irruption. Ils ont attaqué les participants au meeting. Jets de pierres, chiffons imbibés d’essence et allumés. Ce fut le sauve-qui-peut. Le reporter de Radio Ndeke Luka raconte :
« Il est un peu plus de 15h. La foule a répondu à l’appel. Les leaders de l’opposition, installés dans la tribune, se préparent à prendre la parole, les uns après les autres. Il y a notamment Me Nicolas Tiangaye, Martin Ziguélé, Guy Simplice Kodégué, Louis Pierre Gamba du RDC et d’autres encore. Ce sont les ténors du FARE (Front pour annulation des résultats des élections)
C’est à ce moment précis, que des jeunes non identifiés font irruption. Ils commencent par agresser les autres jeunes, partisans des partis politiques de l’opposition, venus pour le meeting. Quelques voix se lèvent pour les calmer mais sans succès.
Les forces de l’ordre sont bien présentes. C’est un escadron de la gendarmerie. Mais elles ne bronchent pas.
Un journaliste de la presse écrite présent sur les lieux est molesté par la bande d’inconnus. On lui reproche de prendre des photos. Finalement, il s’en tire avec quelques contusions et une grosse frayeur. Mais il a perdu dans la mêlée ses deux téléphones portables, et un appareil photo numérique.
Ensuite les assaillants mettent le feu dans un petit récipient contenant de l’essence. Ils le balancent sur la tribune où sont installés les leaders de l’opposition démocratique centrafricaine.
Tombe alors de partout une pluie de pierres ; ce qui oblige les opposants à quitter les lieux dans la précipitation. La sonorisation, les chaises et même certains véhicules sont saccagés. C’est le sauve-qui-peut.
Quelques minutes plus tard, les militants de l’opposition et les leaders du FARE, trouvent refuge au siège du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain au quartier Benz-vi tout proche. Me Nicolas Tiangaye prend la parole. Il s’adresse à la presse. Il prend à témoin s l’opinion nationale et internationale. Il accuse le gouvernement et le KNK (parti au pouvoir). Il prend acte de ce que les gendarmes présents n’ont rien fait pour empêcher les saboteurs et agresseurs de perturber la manifestation pourtant dument autorisée. Il révèle que certains agresseurs ont été identifiés comme étant des proches de certains caciques du KNK. La justice sera saisie ».
Signalons tout de même que les forces de l’ordre ont procédé à des arrestations.