L’attitude passive du gouvernement face à la crise de Bria suscite des réactions de la part de l’Eglise Catholique et du parti politique le Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC). Des voix se sont levées pour condamner le gouvernement centrafricain dans sa manière de gérer la crise.
A la messe de clôture de la rentrée pastorale de l’Archidiocèse de Bangui le 25 septembre 2011en la Cathédrale Notre Dame de l’Immaculée Conception de Bangui, Mgr Edouard Mathos, Président de la Conférence des Evêques de Centrafrique et Evêque du diocèse de Bambari, s’est étonné de l’attitude des autorités de Bangui face aux souffrances des populations des régions de la Haute-Kotto, prises en otages par les rébellions actives dans la région. Monseigneur Mathos s’est ainsi adressé en présence Chef de l’Etat, François Bozizé. Selon lui, « les habitants de ces régions vivent le calvaire, car ne pouvant vaquer librement à leurs occupations ».
Mgr Mathos s’est aussi beaucoup étonné du fait, qu’ayant été pris en otage lui-aussi par les éléments de l’une des factions rebelles en conflit dans la région de Bria, « aucune autorité du pays n’est intervenue, ni pour dénoncer, ni pour s’enquérir de sa situation ».
Dans la nuit du jeudi 2 juin 2011, les éléments des la CPJP avaient enlevé, Mgr Edouard Mathos au village de Mouka-Ouadda (80 kilomètres nord de Bria), sur l’axe Ouadda. Il était de retour d’une mission pastorale à Sam-Ouadja et Ouadda-Djallé (nord-est du pays). Son chauffeur, son véhicule, son téléphone satellitaire et d’autres biens avaient été emportés par ces rebelles. Le prélat avait été libéré le 5 juin par les éléments des forces armées centrafricaines.
Le RDC constate avec amertume que « le président de la République et son 1er ministre ne cessent de montrer leurs limites dans la gestion du pouvoir de l’Etat ». Selon ce parti, « les autorités ont minimisé cette crise et ses conséquences corrosives à un simple affrontement ethnique ».
Le parti politique du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) a publié ce 25 septembre, un communiqué de presse daté du 23 septembre et signé du président du parti Louis Pierre Gamba. Le RDC condamne « avec la dernière rigueur ces tueries et rend entièrement responsable le chef de l’état et le 1er ministre, chef du gouvernement ».
Interrogé par Radio Ndeke Luka, Maître Fleury Hotto, Secrétaire Général Adjoint et porte parole du RDC, a demandé au Chef de l’Etat de se conformer aux dispositions de l’article 22 et 29 de la Constitution, qui lui demande de préserver la paix et l’Unité nationale.
A cause de la gestion de la crise actuelle par le gouvernement centrafricain, « le RDC se permet de dire que le Président de la République est entrain de vouloir diviser pour mieux régner », a ajouté le porte parole de l’ex parti au pouvoir en Centrafrique.
Pour finir, le RDC exhorte au retour de la paix et prie en même temps, « les organisations humanitaires nationales et internationales de s’investir davantage pour apporter aux populations victimes, toutes formes d’aides utiles ».
Les affrontements à Bria entre les deux ex-rebellions de l’Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement (UFDR) et de la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP) font plus de 45 morts, plusieurs dizaines de blessés et des centaines de déplacés.