L’insécurité et la dégradation de l’axe routier Bangui-Bangassou inquiètent les usagers. Selon ces derniers, cette situation impacte négativement les conditions de vie de la population des régions du Sud-est.
L’axe routier qui relie Bangui à Bangassou est distant d’environ 750 kilomètres. Selon les témoignages recueillis auprès des usagers, il est difficile de circuler sur cette voie à cause de sa dégradation avancée et de l’insécurité qui y règne. A la gare routière de Bangassou, Thierry, un apprenti chauffeur, raconte leur calvaire.
Difficile à parcourir
« Certains chauffeurs peuvent passer entre 2 et 3 semaines pour arriver à Bangassou. Nous qui sommes les habitués de cette route, nous pouvons la parcourir en 5 ou 6 jours en saison sèche. En saison pluvieuse, nous passons souvent un mois. Parfois pour contourner l’axe principal à cause de sa dégradation, nous utilisons des haches pour couper les arbres et créer un passage », explique Thierry.
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Les plaintes sont sur toutes les lèvres et l’inquiétude devient grandissante. Abdoulaye Mahamat, chef du quartier Tokoyo dans le 3e arrondissement de Bangassou, déplore les conséquences de la dégradation de cette route.
« Même le denrées alimentaires deviennent rares »
« Il y a de cela quelques jours, un véhicule s’est renversé près de Gambo. L’apprenti-chauffeur et un passager ont eu des fractures de jambes. Avec cette route dégradée, les hôpitaux ne peuvent pas être dotés en médicaments. Même les denrées alimentaires deviennent rares », regrette Abdoulaye Mahamat.
Exaspérés, les opérateurs économiques demandent aux autorités du pays de réhabiliter ce tronçon qui est la principale voie de ravitaillement des villes du Sud et du Sud-est.
« Nous sommes des opérateurs économiques de Bangassou. Nous n’avons pas de routes. Nous nous demandons si les autorités nous ont déjà oubliés. Surtout, nous qui sommes dans les préfectures du Mbomou et du Haut-Mbomou. Si les routes sont réhabilitées, nous leurs serons très reconnaissants », supplie une commerçante qui souhaite garder son anonymat.
La CPC pointé du doigt
En plus de la forte dégradation de cette route, l’insécurité, entretenue par des combattants rebelles le long du tronçon, affecte négativement les activités des usagers. Elle empêche les mototaxis de desservir les localités environnantes de Bangassou.
« Nous ne pouvons pas nous rendre à Gambo ou à Dimbi parce que les éléments de la CPC sont très actifs là-bas. Ils ont tué des gens sur la voie il y a de cela un mois », déplore Didier, un conducteur de mototaxi.
Selon des conducteurs des véhicules de transport en commun, qui empruntent l’axe Bangui-Bangassou en cette saison sèche, le tarif pour un passager est de 50.000 F CFA.
A Bangassou, le litre d’essence se vend à 2000 FCFA et la population s’en procure le plus souvent en République démocratique du Congo.