« Tous les centrafricains et la communauté internationale vous observent pour aller vers une véritable conciliation ». C’est en ces termes que Mgr Paulin Pomodimo, médiateur de la République a ouvert samedi 8 octobre les négociations entre les leaders des deux ex rebellions en conflits en Centrafrique. Il s’agit de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) et de l’Union des forces républicaines pour la démocratie (UFDR).
Les affrontements enregistrés récemment entre ces deux groupes, notamment dans la ville de Bria, ont fait, selon plusieurs sources concordantes près de 50 morts. Ils ont également provoqué un déplacement massif des populations.
Les chefs de ces deux rebellions, Zakaria Damane de l’UFDR et Abdoulaye Hissen de la CPJP sont arrivés à Bangui depuis 48 heures, sur invitation des membres de ce comité.
Les négociations sont prévues pour durer toute la journée de ce samedi 8 octobre. Elles portent essentiellement sur l’arrêt définitif des combats à Bria et dans la région, et sur les voies et moyens d’une relance du dialogue entre les partis en conflits. Un mécanisme de vérification de cessez le feu devra également être mis en place.
A l’ouverture des travaux, les représentants de l’Union Africaine et du Binuca (Bureau Intégré des Nations Unies en Centrafrique) ont mis un accent particulier sur la recherche de la paix dans les localités concernées par cette crise et particulièrement dans la ville de Bria.
Tous ont réitéré la disponibilité de leurs institutions respectives pour accompagner toujours le processus de paix en Centrafrique. Ainsi, « il est important que les deux factions rebelles acceptent la cessation des hostilités pour favoriser la croissance économique des régions concernées », a notamment déclaré la représentante du Binuca.
Pour sa part le Ministre en Charge du DDR le Général Xavier sylvestre Yangongo a rappelé que les deux groupes ont signé un accord de cessation des hostilités avec Bangui, donc « il est de leur devoir de respecter les closes de cet accord ».
Il faut rappeler que le 11 septembre 2011, de violents et meurtriers affrontements avaient opposé les éléments de l’UFDR et ceux de la CPJP dans la ville minière de Bria au centre du pays. Un cinquantaine de personnes ont perdu la vie à l’issue des combats. On dénombre à ce jour plus de 5000 personnes déplacées et des dizaines de maisons incendiées dans les localités du quartier Bornou où s’étaient concentrés les combats. Une rivalité entre les ethnies Goula et Rounga, les deux responsables des deux rebellions seraient à l’origine des incidents.
Le comité de conciliation est mis en place lundi 3 octobre par le Médiateur de la République, comprend les Ministères de l’administration du territoire, de la défense, du DDR, de la communication, du Bureau Intégré des Nations Unies en Centrafrique, de la Micopax et de l’attaché militaire de l’ambassade du Tchad en République Centrafricaine.