Dans la préfecture de la Haute-Kotto, plus précisément à Bria, certaines femmes rurales s’investissent davantage dans le développement de leur localité à travers diverses activités. Celles-ci leur permettent d’être autonomes sur le plan financier. Bon nombre font de petits commerces ou pratiquent l’agriculture pour subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles.
La vente de divers articles au marché, la fabrication du savon et du pain, la couture, la coiffure et les travaux champêtres sont les diverses activités qu’exercent les femmes de Bria. Seules ou en groupements, ces femmes travaillent pour leur autonomie et le développement de la localité. Au marché central de la ville, par exemple, plusieurs d’entre elles indiquent avoir gagné leur vie à travers ces activités.
« J’invite mes paires à ne pas miser sur les hommes »
« Le commerce m’a permis de construire une maison dans laquelle, je vis avec mes enfants. Il est vrai que je n’ai pas été à l’école, mais cela ne m’a pas empêchée d’investir pour la réussite de mes enfants. C’est pourquoi, j’invite mes paires à ne pas miser sur les hommes. Vous devez vous battre pour réussir même sans être instruite » lance Chantal Mbéma, une commerçante de Bria.
Même constat au lycée Abdel Kader Djallé où, sous un manguier, une trentenaire s’adonne aux petits commerces. Pour cette jeune mère, l’agriculture reste le moteur du développement économique.
« C’est avec ça que nous pourrions faire développer notre pays »
« L’avantage aujourd’hui est que j’apporte un soutien à ma famille. J’ai bâti une petite maison que j’ai mise en location. Grâce à cet argent, je paie la scolarité de mes enfants. Je demande à toutes les femmes de ne pas hésiter. Pratiquez le petit commerce ! Cultivez ! C’est par ce canal que nous pourrions faire développer notre pays » encourage Achta Abdrahamane, mère de famille et commerçante.
« C’est des actions à honorer »
Ces activités, menées par les femmes à Bria, sont également vues d’un très bon œil par certains hommes.
« Ces derniers temps, je constate que les femmes sont très motivées dans les activités génératrices de revenus. Certaines, sur vélos, parcourent 10 à 15 kilomètres pour ramener des légumes et alimenter le marché de la ville. C’est des actions à honorer. Si les femmes continuent dans ce sens, le pays va avancer » salue Jean Claude Haroun, enseignant à l’école Yidjama.
Malgré le manque de moyens financiers, beaucoup de femmes de Bria voire de celles de la périphérie se battent au quotidien pour avoir le minimum vital afin de contribuer au relèvement de leurs localités. Des localités durement affectées par la crise sécuritaire qu’a connue le pays.