Après l’annonce par les autorités françaises du retrait des derniers militaires français basés à Bangui, le parlement centrafricain réagit officiellement. Si cette question dérange encore dans les milieux diplomatiques, les autorités centrafricaines, elles, la jugent légale. Pour Bangui, il appartient aux forces nationales d’assurer la sécurité du pays.
L’annonce du départ a été faite, fin septembre, par Jean-Marc Grosgurin, ambassadeur de France à Bangui au ministre centrafricain de la Défense nationale, Claude Rameaux Bireau. Le diplomate français a annoncé le retrait définitif des 130 derniers soldats basés à l’aéroport international Bangui-Mpoko. Ainsi, pour la Représentation nationale, qui qualifie de légitime cette décision, il appartient aux autorités centrafricaines de prendre en main la sécurité de la population.
« C’est une question de partenariat gagnant-gagnant »
« Nous sommes arrivés à un moment où les Africains doivent prendre leur destinée en main. L’on ne peut jamais compter sur l’extérieur pour pouvoir assurer sa sécurité. S’agissant d’une coopération, à un certain moment donné, on s’assied et on l’évalue. C’est une question de partenariat gagnant-gagnant. Aujourd’hui, l’Africain s’est rendu compte que le continent de l’avenir, c’est l’Afrique » a affirmé Jean Sosthène Dengbè, président de la Commission défense à l’Assemblée nationale.
Selon certains observateurs de la vie sociopolitique centrafricaine, la décision de Paris de retirer ses derniers militaires de la République centrafricaine serait due au malaise créé par la présence des militaires russes et des membres de la société militaire privée Wagner aux côtés de Forces armées centrafricaines. Consciente de cette situation, les autorités centrafricaines brandissent la souveraineté de chaque Etat, membre des Nations-Unies, à choisir librement ses partenaires.
« Cette relation ne nous profite pas »
« Nous ne mettons pas les bâtons dans les roues des Français. S’ils voient que la présence russe les dérange et qu’ils se retirent, ce n’est pas au gouvernement de réagir. Ils sont libres et peuvent aller avec qui ils veulent. La RCA peut également choisir ses partenaires. Que l’Afrique se rende compte qu’elle est capable de faire quelque chose. Il faut dire à certain moment donné que cette relation-là ne nous profite pas. Et si ça ne marche pas, on met un terme à ça » a poursuivi Jean Sosthène Dengbè.
Pour le moment, aucune date officielle n’est encore dévoilée pour le retrait de ces militaires français. Les quelque 130 soldats, encore présents à Bangui, appartiennent à la Mission logistique (Mislog) et dépendent des éléments français basés au Gabon.
Depuis la fin des années 1970, l’armée française est intervenue en République centrafricaine plusieurs fois, à travers des opérations militaires, notamment, Caban, Barracuda, Almandin, Boali, et Sangaris. En 2021, la France a suspendu sa collaboration militaire avec la République centrafricaine, accusant les autorités du pays de soutenir le sentiment anti-français.
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