Plus de 2 semaines après la décision de la Cour constitutionnelle annulant les actes du Chef de l’Etat visant à écrire à une nouvelle constitution, les appels à la relance dudit projet continuent d’être enregistrés. Le dernier en date est celui du Front populaire Zo Kwe Zo. Lors d’une conférence-débat tenue le 08 octobre 2022 à Bangui, le président de ce parti politique, Mouammar Bengué-Bossin, a proposé une nouvelle démarche au président de la République.
Pour de nombreux soutiens du pouvoir, la décision de Cour constitutionnelle n’a décidément pas sifflé la fin du jeu. Même si la Cour a jugé inconstitutionnelle la démarche entreprise par le gouvernement, certaines personnes et organisations, favorables à la rédaction d’une nouvelle constitution, pensent qu’il existe d’autres issues. C’est ce que pense également le Front populaire Zo Kwe Zo.
Lors d’une conférence-débat, organisée le 08 octobre 2022 à Bangui, ce parti « anticolonialiste » a qualifié la décision rendue par la Cour constitutionnelle d’une « décision politique ».
« Aucune procédure d’abrogation n’est prévue »
« C’est de la politique. Ce n’est pas du droit. Même les lois organiques ou ordinaires, qui sont censées être moins durables qu’une constitution, la loi ne prévoit jamais leur propre procédure d’abrogation. Et il n’existe nulle part dans le monde, une constitution qui soit éternelle. Toute œuvre humaine est faillible » a affirmé Mouammar Bengué Bossin, politologue et président du Front populaire Zo Kwe Zo. Face à ce qu’il qualifie d’une crise constitutionnelle avec une cause lointaine, le politologue appelle le président de la République à recourir au peuple à travers un référendum.
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« Nous avons proposé au président de la République de saisir directement le peuple par référendum. L’article 235 du code électoral, alinéa 4, est clair là-dessus. Tout décret convoquant un référendum n’est susceptible d’aucun recours devant la Cour constitutionnelle. Il n’existe pas une constitution qui empêche le président de la République de consulter son peuple » a proposé Mouammar Bengué Bossin.
Pour rappel, le Front républicain, un autre parti qui soutient l’initiative de la rédaction d’une nouvelle constitution, a lancé, depuis le 26 septembre 2022, une campagne dénommée « 60 jours d’activisme » avec une pétition appelant le président Faustin-Archange Touadéra à convoquer un référendum constitutionnel. Suite à sa saisine par le Bloc républicain pour la défense de la Constitution du 30 Mars 2016, la Cour constitutionnelle a annulé, le 23 septembre 2022, la procédure de la rédaction d’une nouvelle constitution lancée par le gouvernement. Deux décrets du président Touadéra, mettant en place un comité de rédaction et désignant les membres dudit comité, ont été ainsi annulés.
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