Rébellion au sein d’une rébellion. C’est ainsi qu’on est tenté de qualifier la situation qui prévaut actuellement au sein du Mouvement des Libérateurs Centrafricains pour la Justice (MLJC) secteur Amdafock (nord). Les cadres de cette faction rebelle sont montés mercredi 27 octobre au créneau pour protester contre la sanction infligée à leur chef d’état-major, Tidjiani Abator.
Ce dernier est accusé de détournement d’une somme de 11 000 000 de francs CFA (environ 16700 euros) destinés au paiement des Primes Globales Alimentaires (PGA) des éléments du MLJC. Il lui est également reproché l’usage à des fins personnelles d’un véhicule destiné aux opérations.
Il a été remplacé par Amide Mahamath au poste de chef d’état-major sur instructions d’Abakar Sabone, patron de cette faction rebelle.
Selon le correspondant de Radio Ndeke Luka à Birao (nord de la RCA), « ces cadres ont demandé à Abakar Sabone de revenir sur sa décision. Une décision prise selon eux, sans concertation et à l’insu des autres cadres fondateurs de ce mouvement rebelle »
Les cadres exigent que de toute urgence, Abakar Sabone et Abator Tidjani se rendent à Birao (nord-est) pour des discussions internes. « Sans quoi, menacent-ils, le MLJC ce sera la scission».
Pourtant, le nouveau chef d’état-major Amide Mahamath soutient pour sa part qu’ « il a été bel et bien désigné après une concertation entre les hauts cadres du Mouvement ».
Aucune réaction de Abakar Sabone pour le moment. Réussira-t-il à arrêter la grogne de ses lieutenants et refaire l’unité de ses troupes ?
Le MLJC est un des signataires des accords de paix avec le gouvernement centrafricain. Il opère d’ailleurs avec les Forces Armées Centrafricaines (FACA) et celles de l’Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement (UFDR) dans la région de Vakaga (nord-est).