Le malaise semble généraliser ce lundi 31 octobre dans les foyers centrafricains, du moins pour les friands de viande de bœuf. Pas un seul de morceau de viande sur les marchés de Bangui et ses environs, des paniers de ménagères donc vides, des bouchers manquant d’explications face à leurs clients de tous les jours. Il s’agit bel et bien pourtant d’une grève des bouchers. Ceux-ci protestent contre le transfert du marché à bétail du PK 13 à Bouboui (45 kilomètres au nord de Bangui) dans la commune de Boali (95 kilomètres de Bangui).
Les raisons évoquées par ces bouchers sont entre autres l’éloignement du site de marché à bétail transféré désormais à Bouboui et le déplacement de l’abattoir de Ngola dans le sixième arrondissement de Bangui.
Selon Alain KONAM-NA, président des bouchers du marché combattant, « cette situation fait perdre à plus de 4 000 jeunes leur emploi. Dans l’ancien système, pour l’ensemble de la ville de Bangui, au moins 3 à 4 000 bêtes sont abattus par jour. Ce qui loin d’être possible avec ces reformes ou les moyens manquent encore cruellement : 2 à 3 véhicules seulement font rentrer sur l’abattoir frigorifique des bœufs, ce qui est très insignifiant. PK 45 est sur le goudron. Or, explique-t-il, les éleveurs ont refusé de faire sortir leurs bœufs sur le nouveau site. Nous ne pouvons pas trainer nos fonds de commerces sur nous, les suivre avec tous les risques d’être dépouillés. Pour que de telles initiatives marchent, le gouvernement aurait pu nous associer ».
Pour juguler la crise, 2 réunions sont prévues dans la journée entre les associations des commerçants à bétail et le ministre du développement Rural, sous le parrainage du Premier ministre Faustin Archange Touadéra.
Il y a pourtant bien eu des signes annonciateurs de cette situation. Il y a deux jours, à l’ouverture technique du nouveau marché à bétail, les officiels avaient déploré la réticence des éleveurs à remplir les enclos de leurs bêtes.