Les branchements illicites sur les installations de l’Enerca prennent de l’ampleur au quartier Kokolo 3, dans le 3ème arrondissement de Bangui. Certains habitants dudit quartier rencontrés par Radio Ndeke Luka affirment qu’ils n’ont pas assez de moyens pour s’offrir l’électricité par la voie légale.
Les branchements illicites restent un véritable problème au quartier Kokolo 3, dans le 3e arrondissement. Beaucoup de ménages ont l’électricité mais ne sont pas abonnés à l’Energie centrafricaine (Enerca). Ces derniers justifient cette situation par la montée de l’insécurité dans le secteur et par leur faible pouvoir d’achat ne leur permettant pas de s’offrir l’électricité par la voie légale.
« Avoir de l’électricité »
« Le souci est que nous n’avons pas les moyens pour nous abonner à l’Enerca. Le peu que nous gagnons à la fin du mois est réservé pour la nourriture et la santé. En plus, il y a insécurité dans notre quartier. C’est pourquoi, nous faisons recours au branchement illicite pour avoir de l’électricité », a reconnu Stéphanie, une habitante du quartier Kokolo 3.
Certains habitants ont l’électricité grâce à des branchements parallèles faits chez leurs voisins. Des branchements illicites qui ne sont pas sans conséquence.
« Dangereux »
« J’ai un problème d’argent c’est pourquoi j’ai sous-traité avec mon voisin pour avoir le courant. C’est lorsque mes activités vont prospérer que je vais m’abonner à l’Enerca. Je suis conscient que le branchement illicite est dangereux », a affirmé Youssouf, un fraudeur.
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Dans ce quartier dont les stigmates des violences armées des dernières années sont encore visibles, certains abonnés de l’Enerca distribuent de leur gré l’électricité à leurs voisins.
« Sous-traitance »
« Je reconnais avoir distribué de l’électricité à mes deux voisins. C’est par ce qu’ils n’ont pas de moyen de s’abonner directement à l’Enerca. Cela nous aide dans nos activités », a reconnu Adamsilia, un distributeur illégal.
De leur côté, les autorités locales de Kokolo 3 encouragent leurs concitoyens à régulariser leur situation pour éviter le pire.
« Etre en règle »
« Les cas de branchements illicites sont fréquents. Nous exhortons la population d’être en règle avec l’Enerca », a conseillé Hervé Wilibia Boris, chef du quartier Kokolo 3.
Pour le service du contrôle à l’Enerca, tous ceux qui utilisent frauduleusement les installations de la société s’exposent à des sanctions.
« Poursuite des contrevenants »
« Nous demandons à tous ceux qui veulent avoir de l’électricité, de venir à l’Enerca pour s’abonner. S’ils utilisent des techniciens dans les quartiers pour grimper sur nos poteaux pour se connecter, les contrevenants seront poursuivis par la loi », a averti Patrice Dalata, chef de service de contrôle de l’Enerca.
Ces branchements illicites sur les installations de l’Enerca ne sont pas sans conséquence dans le quartier Kokolo 3. En octobre dernier, une adolescente y a failli perdre la vie après avoir été électrocutée par un fil issu d’un branchement frauduleux. Des cas similaires, soldés par un drame, se sont déjà produits.
Ce problème de branchements illicites n’est pas que dans le quartier Kokolo 3 dans le 3e arrondissement de Bangui. Il est presque partout dans la capitale centrafricaine. Selon un rapport publié par le bureau de la Banque mondiale en RCA en juin 2022, seulement 14,3 % de la population centrafricaine ont accès à l’électricité.
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