Lors d’une campagne de sensibilisation sur la lutte contre la désinformation et les rumeurs communautaires, organisée par Radio Ndeke Luka à Obo en mi-novembre, Monique Nana, présidente de l’Organisation des femmes centrafricaines (OFCA) de cette ville, appelle à la mutualisation des efforts. Objectif, barrer la route aux rumeurs communautaires, surtout à la désinformation qui menace la quiétude des habitants de la localité.
Vous avez pris part à une session organisée par Radio Ndeke Luka sur la désinformation, que retenez-vous ?
« Nous avons appris que la désinformation est généralement des nouvelles non vérifiées, diffusées parfois volontairement pour tromper l’opinion. Elle entraîne sans doute, de multiples conséquences dans la communauté. »
Quelle a été votre expérience en ce qui concerne la désinformation ou les rumeurs à Obo ?
« Ici à Obo, les gens se livrent tellement à la propagation de fausses informations. A titre d’illustration, nous, les femmes de la ville de Obo, avons récemment organisé une journée de prière pour la paix dans notre pays. Une femme nous avait confié qu’un homme lui faisait la cour. Ce qu’elle refusait. Mais, elle a une seule fois accepté le rendez-vous pour mettre en garde l’homme qui la courtisait. Au sortir de cette prière, l’une de nous est partie raconter au mari de cette dame qu’elle sortait avec un autre homme et ils se retrouvent plusieurs fois. Sans vérifier l’information, le mari a empoisonné sa femme avant de se donner la mort. »
Comment vous avez vécu cette tragédie ?
« La désinformation a des conséquences désastreuses dans une communauté. Il suffit de propager une seule fausse information pour qu’un père de famille et sa femme perdent la vie. Cette désinformation a occasionné non seulement des morts, mais également de la division au sein de la communauté, car après cette triste affaire, les parents des décédés ont promis d’en découdre avec la femme qui est à l’origine de ce drame. Personne ne peut mesurer les dégâts qu’une désinformation peut occasionner. »
Que proposez-vous pour lutter contre la montée des fausses nouvelles ?
« J’appelle tout le monde à vérifier une nouvelle avant de la partager aux autres. La vérification et la multiplication des sources d’information doivent devenir le quotidien de tous pour éviter de tomber dans les conséquences néfastes de la désinformation. »
#StopATènè, la cellule qui lutte contre la désinformation et les messages de haine en République centrafricaine.
Lire aussi : « Lorsque nous propageons une nouvelle, celle-ci peut aider ou détruire des communautés », avertit Odile Feidangai