Les premiers accusés de l’audit de la Société centrafricaine des télécommunications (Socatel) ont commencé à comparaitre ce 16 novembre 2011 au Tribunal de Grande instance de Bangui. Il s’agit respectivement d’Adramane Baron, Directeur administratif et financier de la Socatel et, son Chef de service Ghislain Ganri-Namsenema. Ils sont tous deux poursuivis pour détournements d’un chèque de 13.038.749 FCFA (environ 20.100 euros) destiné à la société. Les prévenus ont plaidé non coupables.
L’affaire remonte en mai 2011. A l’époque, tous les comptes de la société étaient débiteurs. Ce chèque de plus de 13 millions qu’ils ont pu recouvrer auprès de la société de téléphonie mobile Nation-Link (actuel Azur), ne pouvait donc être versé sur leur compte à Ecobank qui était déficitaire de 250 millions. Ainsi, au risque de perdre l’argent à un moment où le personnel revendiquait le paiement de son salaire, ils ont décidé de créer un autre compte où l’argent a été déposé, pour s’en servir finalement quelques jours et à payer le salaire des employés.
Cette version donnée par les prévenus est qualifié d’abus de confiance, faux et usage de faux par le Ministère public. Selon le Parquet, « en l’absence de preuves, rien ne certifie que l’argent a servi aux causes de la Socatel ». Ainsi, il a requis contre eux 3 ans d’emprisonnement ferme et 400.000 FCFA (environ 620 euros) d’amende chacun à titre de dommages.
Du côté de la défense, on parle d’accusations non fondées. Selon les Avocats des prévenus en effet, « le dossier en soi est creux. Ce qui rend difficile toute présence de preuves ». Ainsi, ont-ils demandé que leurs clients « soient purement et simplement relaxés au bénéfice du doute ». Selon toujours la défense, seule la comparution des cadres de l’institution pourrait révéler la lumière sur l’affaire.
Le délibéré est programmé au 30 novembre prochain.